Total Energies, le pétrolier français, a annoncé mercredi 8 février les profits les plus élevés de son histoire. Ces profits, atteignant presque les 20 milliards d’euros, s’expliquent en partie par la flambée des cours du baril. Le cours moyen était de 70 dollars en 2021 et il a progressé de près de moitié en 2022 en atteignant 100 dollars.
Or, le cours du baril détermine les prix de vente du carburant et des autres énergies. Quand ce cours monte, les prix auxquels TotalEnergies vend ses barils montent parallèlement. À ce phénomène s’ajoute les formidables profits du gaz liquéfié, dont l’Europe a eu besoin cette année pour compenser l'absence d'importations russes.
Les cours ont grimpé à cause de la crainte de pénuries, elle-même causée par l’invasion de l'Ukraine par la Russie. Toutefois, un profit est calculé par le solde entre les prix de vente et les coûts de production. Par conséquent, si les profits sont si élevés, cela s'explique aussi par une baisse de ces coûts de production par le pétrolier français, en choisissant des sites de production moins coûteux. TotalEnergies tire donc ces profits des aléas géopolitiques, de la guerre et du résultat d’un travail de toute l’entreprise.
D'après le théorème d’Helmut Schmidt, chancelier allemand dans les années 1970, les profits d’aujourd’hui sont les investissements de demain et les emplois d’après-demain. Toutefois, cela ne s'applique pas à TotalEnergies qui ne produit pas de pétrole en France. Les emplois français du groupe sont ceux du siège et des raffineries qui subsistent sur le territoire.
Ces profits servent pourtant à investir dans les énergies renouvelables, tout en conservant le pétrole en cas de besoin et permettent à la France de disposer d’une "major" énergéticienne de rang mondial. Capable de rivaliser avec les entreprises britanniques et américaines, Total est un véritable atout en termes de souveraineté énergétique.
Total a reversé 15 milliards d'euros à ses actionnaires en 2022, un chiffre qui s'annonce plus important cette année. Ses profits prennent la forme de dividende, mais aussi de rachats d’action. L’entreprise dépense des milliards d'euros pour racheter ses propres actions sur le marché dans le but d'en faire monter le cours, ce qui profite aux détenteurs de titres.
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