Bonne nouvelle, le
nombre de personnes surendettées recule en France. Et de façon spectaculaire. C’est la Banque de France qui le dit, à
partir d’une étude qu’elle a conduite. En 2022, le nombre de ménages
surendettés a reculé de 7%, confirmant ainsi une tendance qui est à l’œuvre
depuis plusieurs années : la diminution est de moitié depuis le pic de 2014. Au
total, la commission de surendettement, qui dépend justement de la banque de
France, a traité 113 000 dossiers l’année dernière.
Un recul qui s'explique par la baisse du chômage, pour la période récente. Une embellie qui n’a pas
été contrariée par la montée des prix de l’énergie en 2022, dont on aurait pu penser
qu’elle allait détériorer la situation financière des ménages fragiles. Il n’en
a rien été, sans doute à cause des aides gouvernementales et des boucliers
tarifaires. L’autre cause, plus structurelle, c’est une loi de 2010, que l’on
doit à Christine Lagarde, lorsqu’elle était ministre des Finances. Une loi qui
a moralisé les pratiques des sociétés de crédit en renforçant leurs obligations
et leurs responsabilités. Le texte a en particulier fait chuter drastiquement
les crédits renouvelables, ces formules qui reconstituaient automatiquement
l’enveloppe disponible. Et qui poussaient à la consommation, avec des
conséquences parfois catastrophiques. Ça montre que les bonnes politiques
publiques, ça marche, y compris sur des sujets difficiles.
Des femmes en majorité, parce qu’elles perçoivent généralement des
rémunérations inférieures à celles des hommes. Et qu’elles sont chef de famille
monoparentales quatre à cinq fois plus fréquemment qu’un homme. Ce sont bien
sûr des foyers à revenu très modestes, avec une dette moyenne de 20 000 euros.
Elles se concentrent dans les régions où subsiste un chômage important, les
hauts de France en particulier, suivis par la Normandie, le Centre Val de Loire
et la Bourgogne France comté.
Pour les surendettements, que l'on ne peut pas rembourser, la Commission de la banque de France, s'occupe d'étudier les dossiers déposés par les particuliers et de statuer. En annulant en
totalité ou en partie les dettes accumulées, ou en imposant des mesures de
redressement. En 2022, la Commission a effacé un milliard trois de dettes, au
détriment des banques et des sociétés de crédit à la consommation, souvent
filiales des grands établissements bancaires.
Sur les vingt
dernières années, l'endettement des ménages français a beaucoup progressé. Entre 2000 et 2021, il a en fait doublé, passant de 33% à 65%
du PIB, lorsqu’on ajoute les crédits conso et les emprunts immobiliers. Cette
forte hausse est bien sûr le reflet de la croissance des prix de l’immobilier
sur la période. Si les ménages français ont pu faire progresser l’encours de
leur dette, c’est grâce à deux phénomènes. L’allongement de la durée moyenne
d’un crédit, désormais supérieure à 20 ans, qui a permis d’emprunter davantage.
Et bien sûr la baisse des taux d’intérêt, qui a aussi permis d’emprunter plus
avec des mensualités qui n’ont pas augmenté en proportion.
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