Le président chinois Xi Jinping assistera le 9 mai aux cérémonies de la victoire de 1945, en Russie, aux côtés de Vladimir Poutine. Cette visite n'est pas juste un symbole politique, c'est d'abord une affaire économique.
Les deux leaders se sont rencontrés plus de 40 fois, et professent une "amitié éternelle" entre les deux pays. Mais cette alliance n’est pas seulement l’affaire de deux dictateurs qui s’entendent bien. C’est un partenariat stratégique, économique et même géographique, qui a été renforcé par le soutien de la Chine à la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine, mais qui en réalité lui est antérieur.
L'alliance date de 2014, lorsque la Russie a envahi la Crimée et qu’elle a été frappée pour la première fois par les sanctions occidentales. La Chine a profité de l’occasion pour reconstituer leur alliance.
Cette alliance avait été scellée entre les deux puissances communistes après la guerre mais brisée par la rupture sino-soviétique, dans les années 1960.
La Chine veut avoir accès à la plus vaste réserve de matières premières du monde, dans le sous-sol russe. Et notamment des hydrocarbures, gaz et pétrole, qu’elle obtient à prix cassé. Il existe un gazoduc important qui relie les deux pays, Force de Sibérie, et d’autres infrastructures sont en projet ou en cours de construction.
Parallèlement, la Chine fournit la Russie en produits industriels de toute nature. Le commerce entre les deux pays a fortement progressé depuis la guerre d’Ukraine, il dépasse les 250 milliards de dollars. La Chine a remplacé les Occidentaux sur le marché russe, et est de loin le premier partenaire commercial de son grand voisin.
Les terres les intéressent aussi, la Russie fait presque deux fois la surface de la Chine, avec une population dix fois inférieure. Avec le changement climatique, la Sibérie pourrait devenir cultivable, et les deux pays ont 4.300 km de frontières communes dans cette zone.
En réalité, il s’agit de marier l’usine du monde, la Chine, avec le coffre-fort du monde, la Russie. Et de reconstituer une grande plaque eurasiatique, sous influence chinoise.
La Chine offre à la Russie une fenêtre sur le monde et le commerce, sans laquelle les sanctions occidentales auraient pénalisé bien davantage l’économie de Moscou. C'est un commerce qui se fait largement en yuan, ce qui permet à la Chine de développer l’usage international de sa monnaie, dans la perspective de challenger le dollar américain.
Aujourd’hui, le yuan est la seconde devise utilisée à la bourse de Moscou, avant l’euro. En fait, l’association avec la Russie est une étape, pour Pékin, dans sa marche vers la place de première puissance mondiale.
Donald Trump, le président américain, veut se rapprocher aussi de la Russie, ce qui peut être un problème pour Pékin. Mais il est probable que Trump ne parvienne pas à rompre l’alliance Sino-Russe, car ce n’est pas un partenaire fiable aux yeux de la Russie, et les intérêts croisés entre les deux géants sont trop importants.
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