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ÉDITO - ArcelorMittal : "Un drame de plus de la désindustrialisation de notre pays", selon François Lenglet

La crise chez ArcelorMittal met en lumière les enjeux sociaux et stratégiques de la désindustrialisation en France, relançant le débat sur la nationalisation. Décryptage par François Lenglet.

Un ouvrier d'ArcelorMittal à Liège, le 20 septembre 2012
Crédit : AFP / BELGA / NICOLAS LAMBERT - BELGIUM OUT -
FRANÇOIS LENGLET - ArcelorMittal : l'État doit-il prendre la main comme le réclament la Gauche et les salariés ?
00:03:22
François Lenglet - édité par Axel Juin
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Le 1er mai 2025, des centaines de salariés d'ArcelorMittal ont manifesté. Plus de 600 postes sont menacés en France. Le gouvernement est sous pression et on entend de plus en plus de voix, notamment à gauche, s'élever pour demander à l'État d'intervenir. 
Le Parti socialiste demande d'ailleurs la nationalisation, tout comme la CGT, la CFDT l’évoquant comme l’une des pistes. Il y a un double enjeu à cette affaire, social, d’abord. ArcelorMittal vient d’annoncer la suppression de 636 postes dans la région de Dunkerque, dans le Pas-de-Calais, où elle est très implantée. C’est évidemment un drame de plus de la désindustrialisation de notre pays.


Ce double enjeu est aussi stratégique, car il y a là un sujet de souveraineté pour la France. Il est essentiel de conserver sur le sol national et européen une production d’acier, à l’heure où les relations se tendent entre les grands blocs.

Ce double enjeu justifie-t-il la nationalisation ?

La France se trouve t'elle dans une situation similaire à l’État britannique l’envisageant la nationalisation pour l’aciériste British Steel ?

Eh bien absolument pas, British Steel est en quasi faillite, après avoir été la propriété d’un chinois. Ce n’est pas du tout le cas d’Arcelor, qui connaît des difficultés, mais dont l’existence n’est pas en jeu.

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La nationalisation, est parfois souhaitable. Il y a notamment deux cas où un tel geste a été à la fois nécessaire et utile. C’est Alstom, le leader européen des transports ferroviaires, nationalisé par Sarkozy, à l’époque à Bercy, en 2004. Cela aura sauvé l’entreprise, qui était moribonde. 

Idem pour Peugeot-Citroën, où l’État est entré au capital en 2013 pour le sauver de la faillite. Mais attention, dans ces deux cas, ça n’a pas été un lit de roses. Ces deux entreprises ont été nationalisées pour être restructurées, et non pas pour éviter les restructurations.

Quelles ont été les conséquences de ces précédentes nationalisations ?

On a pu constater une cession d’actifs et une suppression de 20% des emplois chez Alstom ainsi qu'une fermeture de l’usine historique de Poissy chez Peugeot. L’état n’a alors pas fui ses responsabilités, il a voulu redresser les entreprises. La meilleure preuve, c’est que lorsqu’il a revendu ses participations, il a fait une plus-value, comme un investisseur privé.

Le problème, c’est qu’il y a aussi des nationalisations faites pour éviter les restructurations, c’est ce que demande le Parti Socialiste. Et ça, on a déjà donné, avec la sidérurgie justement, nationalisée en 1982, ce qui a coûté des dizaines de milliards de francs au contribuable, sans sauver l’entreprise.

Que faut-il faire dans le cas d’Arcelor ?

Le problème ne vient pas de l’entreprise, il faut rappeler que Thyssen, le sidérurgiste allemand, veut supprimer lui 11.000 emplois, soit 40% de ses employés !

Le problème majeur, c’est, outre le prix de l'énergie, que l’Europe importe encore 30 millions de tonnes d’acier à prix cassé, de Chine principalement, sans droits de douane. Et le plan de la Commission, ne s’attaque à cela que de façon tardive et marginale. Il faut fermer davantage les frontières.

En général, face à un problème, mieux vaut s’attaquer à ses causes qu’à ses symptômes. Une usine, qu’elle soit privée ou publique, si elle est exposée à la concurrence déloyale, elle prend l’eau.

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