2 min de lecture
Le projet Iris 2 doit fournir en 2030 fournir un service digital autonome et souverain à chaque État membre de l’Union européenne
Crédit : ismagilov/iStock/Getty Images Plus
Je m'abonne à la newsletter « Économie »
C’est une excellente nouvelle. Les Européens se sont enfin mis d’accord pour lancer leur service d’internet par satellite, qui pourrait concurrencer l’Américain Starlink, appartenant encore à Elon Musk, le patron de Tesla, en 2030. Un projet à plus de 10 milliards d’euros, IRIS 2, confié à un consortium d’entreprises, parmi lesquelles les Français Eutelsat. Thalès, et encore l’européen Airbus, seront associés au projet.
Aujourd'hui, il y a deux façons de faire circuler le trafic internet. D'abord, par des infrastructures terrestres, mais les câbles ont l’inconvénient d’être vulnérables aux sabotages. Et si vous êtes dans le désert, en mer ou dans une zone victime d’une guerre ou d’une catastrophe, il n'y a pas de moyen de communiquer, parce qu’il n’y a pas de tuyau. Rien de tel avec les constellations de satellites, qui entourent le globe terrestre à 500 km d’altitude et permettent de communiquer de n’importe où avec un matériel simple et peu coûteux.
C’est stratégique. Aujourd’hui en Occident, seul Elon Musk possède le réseau suffisant : 6.000 satellites perchés en basse orbite, qui lui permettent de vendre un service illimité à 40 euros par mois, à peine plus cher qu’une box. Il a plus de quatre millions de clients dans le monde, ça progresse à grande vitesse. C’est ça qui permet à l’agriculteur brésilien d’une zone reculée de travailler, et à l’armée ukrainienne de communiquer pour lancer ses offensives.
L’armée ukrainienne est donc dépendante d’une société américaine privée. Sans Elon Musk, elle aurait été écrasée. Un livre paru récemment aux États-Unis raconte que, pour une opération spécifique de l’armée de Kiev, Elon Musk a déconnecté Starlink en Ukraine, par crainte des rétorsions nucléaires de Vladimir Poutine. Quand on sait que le milliardaire américain parle régulièrement au dirigeant russe et qu’il possède un tel instrument, ça fait peur.
Comment se fait-il que l’Europe soit ainsi à la traîne des États-Unis ? On a perdu du terrain sur les satellites. On était les meilleurs sur le géostationnaire, à 36.000 km, mais ce business est en train de s’effondrer, Airbus et Thalès ont d’ailleurs replié la toile. Sur les lanceurs, idem. Elon Musk, avec sa fusée réutilisable, a taillé des croupières à Ariane, naguère numéro un mondial. Et Jeff Bezos arrive, le patron d’Amazon, qui va également lancer une constellation Kuiper.
L'Europe peut cependant espérer rattraper ce retard. La fusée Ariane 6 arrive, heureusement. Elle possède une capacité d’emport de 10 tonnes qui va permettre de lancer les 300 satellites d’Iris 2. Et il faut espérer que les industriels européens sauront s’entendre pour lancer ce service pour les particuliers et les entreprises, mais aussi pour les gouvernements, qui retrouveraient là une arme de souveraineté.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte