On la croyait presque enterrée, appartenant au passé. La chaudière à gaz est de retour avec des installations en hausse de 15% en 2024. Il s'agit d'un retournement complet après plusieurs années de chute sévère quand on incitait les consommateurs à se tourner vers les pompes à chaleur électriques pour décarboner le chauffage.
Le prix explique cette résurgence. Une chaudière, c’est 5.000 à 10.000 euros, alors que la pompe à chaleur air-eau coûte deux fois plus cher. Dans le même temps, le prix du gaz a chuté pour retrouver ses niveaux d'avant la crise russe, alors que celui de l'électricité a continué à progresser.
Théoriquement, l'installation d'une pompe à chaleur est subventionnée avec MaPrimeRénov', un dispositif d'une grande complexité bureaucratique et changeante. En quatre années d'existence, il y a déjà eu 12 réformes, soit en moyenne une réforme tous les quatre mois. Aux Olympiades de l'Absurdistan, MaPrimeRénov' c'est la médaille d'or. Les professionnels et les consommateurs y renoncent donc. Le nombre de dossiers MaPrimeRénov' s'est littéralement effondré.
En conséquence, les pompes à chaleur se vendent moins bien : moins 14% en 2023 et la tendance pourrait ne pas être meilleure cette année. Il y a 2 ans, le gouvernement avait lancé un grand plan de fabrication de pompes à chaleur made in France pour équiper le pays. Ça peine vraiment à décoller, faute de demande. C'est le même problème que les voitures électriques, c'est trop cher pour le même service et les subventions ne suffisent pas à corriger la différence.
Le problème c'est que le gaz pollue davantage que l'électricité. En France, elle est largement décarbonée alors que le bilan carbone du gaz est encore alourdi par le fait qu'il est transporté par la mer, sous une forme liquéfiée. Une bonne part de nos importations, c'est du gaz de schiste américain. Le chauffage au gaz traditionnel, c'est loin donc d'être idéal, mais on voit quand même une éclaircie sur ce front-là.
Cette éclaircie passe par un changement de technologie avec l'utilisation du gaz vert, fait à partir de déchets organiques et de résidus agricoles qu'on laisse fermenter dans de gigantesques cuves. Ce gaz a une empreinte carbone 5 fois plus faible que le fluide traditionnel. Cela constituerait donc une solution intermédiaire tout à fait satisfaisante dans la lutte contre le carbone.
Aujourd'hui, il y a en France quelques 7 sites de production qui alimentent le réseau de gaz, principalement dans des exploitations agricoles. Cela ne représente que quelques pourcents de la consommation française. L'objectif est d'atteindre 10 % en 2030.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte