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Une agence bancaire de la Société Générale (illustration)
Crédit : ERIC PIERMONT / AFP
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Ce qui se passe à la Société Générale est très intéressant car la vraie question que pose cette grève, c'est : est-ce qu'on va revenir en arrière sur cette possibilité de rester chez soi pour travailler ? Est-ce la fin du télétravail ? Or, c'est vraiment perçu aujourd'hui comme un acquis social. Un peu comme les tickets restos.
Le télétravail à la Société Générale va sérieusement diminuer. Et ça va intéresser tout le secteur bancaire qui y a recours, 350.000 personnes en France qui disposent en moyenne de deux ou trois jours de travail à domicile dans la semaine. Et certaines enseignes à l'étranger ont déjà fait demi-tour sur le télétravail : retour à 5 jours par semaine au bureau chez JPMorgan ou HSBC. On se souvient aussi d'Elon Musk qui impose d'être dans les murs de Tesla ou SpaceX, sinon c'est la porte. Retour en arrière aussi chez Amazon ou Ubisoft.
Le télétravail s'est développé pour de mauvais motifs et il diminue pour de curieux fantasmes. On a déployé le télétravail au moment du Covid. On est passé de 3% de la population qui y avait recours avant la pandémie à 22% aujourd'hui. Les directions ont fait les comptes et se sont aperçues qu'un poste de travail coûtait 13.000 euros en moyenne si on raisonne en surface de bureau.
Les directions générales ont voulu faire des économies sur le dos du télétravail. Vous avez des collaborateurs à la maison et donc moins besoin de places au siège. C'est pour ça qu'on a développé le "flex office", vous n'avez plus de place attitrée dans l'entreprise et il n'y a plus de bureaux vides. Le problème, c'est qu'on s'est rendu compte qu'on y perdait en émulation.
On crée des électrons libres, c'est un fantasme qui existe dans la tête des patrons français depuis le début. Une réunion en visioconférence Teams, ce n'est pas du Team Building. On supprime l'émulation, le collectif avec les cancans à la machine à café et l'attachement à l'entreprise. Donc, au final, on perd en efficacité. C'est évidemment crucial dans des entreprises de services, tertiaires, comme les banques ou les cabinets de conseil.
Lors des enquêtes d'opinion, 57% des moins de 35 ans disent qu'ils quitteraient l'entreprise si on leur enlève le télétravail. Mais cet avantage crée quand même de la désorganisation et des inégalités difficiles à gérer. 7 cadres sur 10 télétravaillent, mais pas les ouvriers.
C'est aussi un piège pour les juniors qui arrivent et qui n'ont pas les anciens présents qui leur transmettent la culture de l'entreprise. Les femmes y ont plus recours que les hommes, mais ça augmente leur charge mentale. Il y a de nombreuses raisons de s'interroger sur les bienfaits du télétravail. La mauvaise raison étant d'avoir ses troupes sous la main, et malheureusement, c'est parfois le premier moteur des petits chefs.
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