En France, les arrêts de travail, c'est très cher, 17 milliards d'euros par an, c'est énorme et ça n'arrête pas de progresser. Il y a des explications attendues, le vieillissement, qui naturellement se traduit par davantage d'arrêts. C'est un phénomène européen et c'est encore pire en Allemagne que chez nous. Ils ont 19 jours d'arrêt maladie par an, contre 11,5 chez nous.
C'est 11,5 jours dans le privé et 14 jours dans le public. On n'est pas tout à fait malade de la même façon. Des économistes ont d'ailleurs calculé que si les Allemands avaient eu l'année dernière un absentéisme normal, ils n'auraient pas été en récession.
Afin de pallier ce problème, le pays innove pour tenter de limiter ce fléau. En Allemagne, ce sont les entreprises qui payent pour les congés maladie et pas la Sécurité sociale. Pour une entreprise comme Volkswagen, employeur de plusieurs centaines de milliers de personnes, ça représente un milliard d'euros. Il y a en permanence 10% des employés qui sont en arrêt de maladie.
Certaines sociétés ont mis en place un système de prime d'assiduité pour récompenser les salariés qui partent le moins en congé. C'est le cas par exemple chez Tesla, qui a une grande usine à Berlin, et à la municipalité de Kiel, dans le nord du pays, pour ses chauffeurs de bus.
Au niveau de l'organisation du dispositif, chez Tesla, on a une prime de 1.000 euros par an pour tous ceux qui ont un absentéisme inférieur à 5%. Chez les chauffeurs de bus, c'est 250 euros par trimestre pour un sans-faute et moitié moins si vous avez 3 ou 4 jours d'absence.
À Tesla, l'expérimentation est en cours, c'est encore tôt pour en faire le bilan. Ce qui est intéressant, c'est que des chercheurs allemands ont publié une étude troublante. Dans une grande chaîne de magasins, on a mis en place un programme comme ça pour les apprentis qui sont souvent absents. Et paradoxalement, l'absentéisme a en fait augmenté de 50% dans le groupe censé être motivé par les primes.
En fait, ce système de primes semble avoir désinhibé les salariés. Le fait de prendre ou pas un congé de maladie, ce n'était plus lié au respect de la règle, mais à un choix personnel. De plus, les salariés avaient l'impression de payer pour ces jours d'absence, puisqu'ils ne recevaient pas la prime. Ils estimaient donc avoir le droit d'aller au cinéma plutôt qu'à la réunion marketing.
Malgré tout, pour limiter les arrêts de travail, il y a des solutions : le contrôle et le niveau d'indemnisation. Les pays qui indemnisent le moins, sont évidemment ceux où les arrêts sont les plus faibles. Huit jours seulement au Royaume-Uni, deux jours aux États-Unis par salarié et par an. Les pays les plus généreux, la France, l'Allemagne, doivent contrôler davantage.
Par ailleurs, il faut quand même une réflexion sur le travail, au moins dans les entreprises dans lesquelles il y a beaucoup d'arrêts. Une réflexion sur les conditions de travail, la charge, les cadences, les perspectives de carrière, autant d'éléments à aménager.
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