Les salariés d’ArcelorMittal sont attendus ce 13 mai à Paris pour une grosse journée de mobilisation pour protester contre la suppression annoncée de 600 postes. Mais peut-on encore faire quelque chose pour sauver ces sites de production ?
"Des crédits pour les jeunes et pas pour les monopoles", voilà ce que scandent les manifestants. Aujourd'hui, on reproche aux actionnaires d'aspirer les bénéfices et de provoquer (à terme) la fermeture des sites français. "Du travail et des débouchés sur place", voilà ce qu'il y avait sur les banderoles devant le siège d'ArcelorMittal le 13 mai. Mais on peut encore éviter des fermetures ?
C'est une question de volonté politique pour le coup et même une question de souveraineté française et européenne. Quand on parle d'économie de guerre, il vaut mieux garder une production d'acier pour fabriquer des voitures, d'avions ou des chars.
Vous le savez, les gens de Florange ou de Dunkerque ont vu défiler les candidats aux Présidentielles : Nicolas Sarkozy ou François Hollande, ça finit par être de "l'acier trompé".
Il faut que l'Europe limite à 15% les importations d'aciers étrangers. C'est une demande d'ArcelorMittal pour rester. On ajoute une décarbonation de la production d'acier et on taxe ce qui vient de Chine ou d'Inde.
ArcelorMittal se dit prêt à investir 1,8 milliard d'euros en France, dont plus de 800 millions de financements publics pour décarboner sa production. Il faut que l'État joue son rôle de partenaire et exige une sauvegarde des sites avant de faire le premier chèque.
C'est difficile, mais c'est stratégique. On l'a vu avec la guerre en Ukraine. La guerre se joue aussi sur l'accès aux matières premières et sur notre autonomie industrielle. L'Europe produit peu, mais c'est quand même la moitié des bénéfices d'ArcelorMittal.
La production d'acier est dominée par la Chine, de très loin. 1,9 milliard de tonnes d'acier produites par an dans le monde. La Chine en sort un milliard à elle toute seule. Les suivants : Inde, Japon, USA et Russie n'atteignent même pas ce niveau à eux 4. La France en produit 15 millions de tonnes, c'est négligeable.
L'option de nationaliser ArcelorMittal a aussi été proposée par certains. Cela voudrait dire mettre 6 milliards d'euros sur la table environ, on ne les a pas et ensuite investir pour moderniser l'outil de production. Ça semble compliqué.
En revanche, ça pourrait devenir un enjeu européen en créant une sorte d'Airbus de l'acier. On fabrique déjà des avions ensemble. On est le continent qui a le plus de constructeurs automobiles et une voiture contient 80% d'acier. C'est sans doute la bonne échelle pour sauver la sidérurgie européenne. En produisant propre en plus ! On a les hommes qui savent faire ça et qui veulent travailler encore. C'est ce qu'ils vont crier ce 13 mai devant le siège d'ArcelorMittal.
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