Drogues : les Français jugent le tabac et l’alcool plus dangereux que la cocaïne, selon une étude

La perception des drogues évolue en France : tabac et alcool sont jugés plus dangereux qu’il y a vingt ans, tandis que le regard sur le cannabis et la cocaïne s’est nettement adouci. C’est ce que révèle une enquête publiée jeudi 17 juillet par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).

Réalisée en 2023 auprès de 2.718 personnes âgées de 18 à 75 ans, l’enquête EROPP (Enquête sur les représentations, opinions et perceptions sur les psychotropes) met en lumière un changement profond dans les représentations sociales liées aux substances psychoactives.

Le tabac, longtemps banalisé, est aujourd’hui perçu comme dangereux dès la première cigarette par 27% des sondés, contre 22% en 1999. Quant à l’alcool, s’il reste associé à des usages festifs ou culturels, sa consommation est jugée risquée plus rapidement : seuls 71% des répondants estiment qu’il ne devient dangereux qu’en cas de consommation quotidienne, contre 84% en 1999.

Cocaïne et cannabis : une dangerosité perçue en baisse

À l’inverse, le cannabis apparaît désormais moins menaçant. En 1999, 54% des Français considéraient cette substance comme dangereuse dès l’expérimentation ; ils ne sont plus que 38% aujourd’hui. Pour la première fois, ils sont désormais plus nombreux (44%) à estimer que le cannabis ne présente un risque qu’en cas de consommation quotidienne.

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La cocaïne bénéficie, elle aussi, d’un changement de regard. Sa notoriété a grimpé (74% de citations spontanées contre 64% en 2012), et parmi ceux qui l’ont déjà consommée, 74% estiment qu’elle "aide à faire la fête", tandis que 24% pensent qu’il est possible d’en consommer tout en "vivant normalement".

Les usages, plus que la légalité

Pour l’OFDT, cette évolution marque une rupture : "la perception de la dangerosité des substances ne repose plus uniquement sur leur statut légal, mais de plus en plus sur les contextes et les pratiques d’usage".

Enfin, le sujet des drogues reste relativement secondaire dans les préoccupations des Français : seuls 20% le citent comme un enjeu majeur, un chiffre stable depuis 25 ans, bien loin derrière des priorités comme la pollution, en forte progression.