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Tabac : les plus précaires fument deux fois plus que le plus aisés
Malgré la baisse du tabagisme en France, fumer reste fortement lié à la précarité. Une étude révèle que plus les revenus et le niveau d’études sont faibles, plus la consommation quotidienne de cigarettes augmente.
Une cigarette allumée.
Crédit : LODI FRANCK/SIPA
Plus on est précaire, plus on fume ! Tel est le principal enseignement d'une étude de l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives et de Santé publique France. Si le tabagisme quotidien recule en France, les inégalités sociales face à la cigarette restent très marquées.
En effet, alors qu'en 2023 la France comptait 23 % de fumeurs - soit la plus faible proportion depuis 1990 - les écarts sociaux se creusent, et cela peut aller du simple au double. Les chiffres sont là : la part de la population qui gagne moins de 1.160 euros par mois fume deux fois plus que ceux qui perçoivent plus de 2.510 euros mensuels. L’écart est identique entre les diplômés de l’enseignement supérieur et ceux qui n’ont pas le bac.
Le tabagisme apparaît ainsi comme un marqueur d’inégalités sociales, car la précarité favorise les comportements addictifs. "L’environnement, c’est-à-dire tous les facteurs qui peuvent perturber finalement l’équilibre financier, l’équilibre social, l’équilibre mental d’une personne, ce sont des points de fragilité", détaille Hervé Martini, secrétaire général d’Addiction France.
Mettre l'accent sur la prévention
Autre facteur explicatif : la moindre accessibilité aux dispositifs de prévention et de soins pour les publics précaires, pour lesquels "ce n’est pas la priorité. La priorité, c’est se loger, c’est chauffer, c’est manger à sa faim", ajoute-t-il.
Les accidents de la vie pèsent également : 35% des chômeurs fument chaque jour, bien au-delà de la moyenne nationale. Pour Addiction France, il est donc essentiel de renforcer la prévention à destination des publics les plus fragiles.
