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Dette de la France : le risque d'une rétrogradation par Moody's

La France, une mauvaise élève ? C'est en tout cas l'inquiétude qui plane à l'approche de l'évaluation par l'agence de notation Moody's de la note de la dette souveraine de la France.

Le siège de l'agence de notation Moody's, à New York
Crédit : AFP
Ismaël Renard-Azouzi & AFP
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L'agence de notation Moody's doit dévoiler vendredi 25 octobre son évaluation de la note de la dette souveraine de la France. Un rendez-vous à haut risque pour le pays, fragilisé par la dérive de ses comptes publics.

La France est actuellement évaluée par Moody's à "Aa2" (l'équivalent de 18 sur une échelle de 20 niveaux de notation), soit un cran au-dessus des deux autres grosses agences Fitch et S&P ("AA-"), et pourrait s'aligner sur celles-ci malgré une perspective "stable".

En effet, un abaissement est redouté, en plein débat à l'Assemblée nationale sur l'effort de 60 milliards d'euros envisagé par le gouvernement dans son projet de budget pour 2025 afin de ramener le déficit public à 5 % du PIB et tenter de reprendre le contrôle d'une dette colossale.

"Ce serait mieux pour la France que l'agence se contente d'abaisser la perspective à la négative en maintenant la note inchangée. Mais la probabilité que Moody's dégrade la note est très forte", prévient Éric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management. "Les écarts de notes octroyées par l'agence entre la France et beaucoup de pays moins bien notés sont maintenant très difficiles à justifier", avec des performances macroéconomiques françaises souvent inférieures, ajoute-t-il dans une note.

Taux d'intérêt au niveau du Portugal et de l'Espagne

Une telle rétrogradation pourrait peser sur les taux auxquels la France emprunte sur les marchés, alors qu'elle est déjà sous tension en raison de ses difficultés budgétaires et de l'instabilité politique issue des élections législatives anticipées de juin-juillet.

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La dette française continue de séduire les investisseurs, mais ses taux d'intérêt sont désormais au niveau de ceux de pays comme le Portugal ou l'Espagne, réputés plus risqués. "Nous sommes aujourd'hui, en Europe, un des pays les plus isolés en termes de déficit et de dette", et "nos partenaires européens nous regardent", a admis mardi le ministre de l'Économie et des Finances Antoine Armand, sur la chaîne TF1.

La charge de la dette est aujourd'hui le deuxième poste budgétaire derrière l'éducation avec plus de 50 milliards d'euros et elle pourrait devenir le premier d'ici à 2027. Cela réduit d'autant les marges de manœuvre financières. "Souvent, l'impact d'une dégradation est insignifiant parce que les investisseurs sur les marchés étaient déjà au courant des problèmes du pays concerné et en tenaient déjà compte pour déterminer le taux d'intérêt exigé sur ses obligations", relève Éric Dor.

Un déficit de 5,9 % d'ici 2025 selon le FMI

Pour préserver la crédibilité de la France, le gouvernement souhaite en 2025 réduire les dépenses publiques, dont elle est championne en Europe, et augmenter les impôts des entreprises et des riches contribuables. Il peine cependant à convaincre une Assemblée nationale fragmentée, où il est minoritaire. 

Les atouts de la France, tels qu'une économie diversifiée et un système fiscal et bancaire solide, "risquent d'être insuffisants" face à la difficulté "d'obtenir une majorité pour voter les mesures nécessaires à l'assainissement des finances publiques", souligne Éric Dor.


Le gouvernement entend ramener le déficit public de 6,1 % du PIB en 2024 à 5 % en 2025 pour revenir dans les clous européens en 2029, avec 2,8 %. Alors que la croissance atteindrait 1,1 % en 2025 comme cette année, partiellement pénalisée par les mesures de redressement, la dette publique continuerait de gonfler pour frôler les 115 % du PIB, presque le double du maximum fixé à 60% par Bruxelles.

Le Fonds monétaire international (FMI) a alerté mercredi contre un risque de dérapage important sans effort supplémentaire : le déficit atteindrait alors 5,9 % l'an prochain et resterait à ce niveau en 2029, avec une dette culminant à 124,1 % du PIB à cet horizon.  

La décision de Moody's interviendra deux semaines après celle de Fitch, qui a placé la France sous "perspective négative" sans revoir sa note à la baisse, malgré des "risques (...) accrus" et des doutes sur les prévisions officielles de déficit. 

De son côté, l'agence S&P doit se prononcer le 29 novembre. Elle avait abaissé en mai la note française de "AA" à "AA-".

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