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Dette : la note de la France dégradée de "AA" à "AA-" par l'agence de notation Standard & Poor's

Pour la première fois depuis 2013, la note souveraine par S&P de la France a été abaissée de "AA" à "AA-". Cependant, cela ne devrait pas conduire à une hausse des taux auxquels la France emprunte.

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Crédit : EMMANUEL DUNAND / AFP
Nathan Joubioux & AFP
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C'est une mauvaise nouvelle pour le gouvernement, à seulement neuf jours des élections européennes. Vendredi 31 mai, l'agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a abaissé la note souveraine de la France, une première depuis 2013. La note est ainsi passée du troisième cran "AA" au quatrième "AA-". La décision de S&P est motivée par les déficits publics du pays et au doute concernant le rétablissement des comptes promis d'ici la fin du mandat d'Emmanuel Macron, en 2027.

Le dérapage surprise du déficit public pour 2023, à 5,5 % du PIB, au lieu de 4,9 % attendus, n'a pas joué en la faveur du gouvernement, malgré une série de réformes qui permettraient, selon lui, de revenir dans les clous.

En revanche, l'agence de notation salue l'adoption de réformes (retraites, assurance chômage) depuis qu'Emmanuel Macron est au pouvoir, mais elle estime que la dette publique française en proportion du PIB ne va pas cesser d'augmenter, pour atteindre 112 % du PIB d'ici 2017 (contre 109,9 % en 2023, "en raison des déficits plus importants que prévus en 2023-2027").

Cette évaluation, indépendante des finances publiques, ne devrait pas conduire à à une hausse des taux auxquels la France emprunte. Cependant, la France s'éloigne encore de l'Allemagne, notée d'un triple A, le maximum.

Pas de "conséquences économiques notables"

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Les promesses du gouvernement de ramener le déficit sous 3 % du PIB en 2027 sont jugées comme peu probables par S&P. L'agence prévoit même sur une hausse à 3,5 % à cette date, contre 2,9 % pour le gouvernement, qui avait reçu un premier avertissement en décembre 2022, quand S&P avait placé la France sous "perspective négative".


Le ministre de l'Économie et des Finances a réagi en affirmant que les dépenses et le creusement des déficits depuis le Covid en valaient la peine, puisqu'ils avaient permis de sauver l'économie française. "Notre stratégie reste la même : réindustrialiser, atteindre le plein-emploi et tenir notre trajectoire pour revenir sous les 3 % de déficit en 2027", a déclaré Bruno Le Maire dans une interview au Parisien, en assurant que rien ne changerait dans le quotidien des Français.

Cette décision "ne devrait pas avoir de conséquences économiques notables", a estimé dans une note l'économiste d'Asterès Sylvain Bersinger. Pour lui, le juge de paix reste le taux d'emprunt d'un État sur les marchés.

Coquerel craint de "nouvelles coupes budgétaires"

Alors que la liste de la majorité est à la traîne dans les sondages pour le scrutin européen du 9 juin, les oppositions ont saisi l'occasion pour éreinter la politique gouvernementale. "La gestion catastrophique des finances publiques par des gouvernements aussi incompétents qu’arrogants a mis notre pays dans de très graves difficultés cumulant records d’impôts, de déficit et de dettes", a écrit Marine Le Pen, cheffe des députés du Rassemblement national, sur X.

"Voilà où nous mène la piteuse gestion des finances publiques du duo Macron/Le Maire !", a écrit, sur le même réseau social, Éric Ciotti, président des Républicains, suivi de près par la présidente LR de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, qui appelle au "courage" et à la  "bonne gestion" pour une "remise en ordre dans nos comptes".

Le président insoumis de la commission des Finances de l'Assemblée nationale Eric Coquerel a averti de son côté que le gouvernement allait "se servir de cette décision pour justifier de nouvelles coupes budgétaires".

L'argument a effectivement été saisi par le ministre aux Comptes publics Thomas Cazenave : "Cette révision de la note de la dette française par S&P ne fait que traduire un impératif que nous connaissons déjà : celui de poursuivre le rétablissement de nos finances publiques", affirme-t-il dans une déclaration transmise à l'AFP.

La France décroche désormais du groupe composé notamment de la Belgique et du Royaume-Uni, mais reste mieux notée que l'Espagne ou l'Italie. Avec un double A, même suivi d'un signe moins, la capacité de la France à honorer les échéances de sa dette reste cependant "très forte" selon les critères de l'agence de notation.

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