Leurs verdicts de printemps étaient attendus fébrilement dans les couloirs de Bercy. Les agences de notation Moody's et Fitch se sont prononcées sur la dette souveraine française ce vendredi 26 avril, dans un contexte de récente aggravation des finances publiques. Alors que la note souveraine de la France avait été dégradée l'année dernière, les agences l'ont laissée inchangée, au niveau "AA-" avec perspective stable.
Le ministre français de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a déclaré vendredi prendre "note" de cette décision. "Cette décision doit nous inviter à redoubler de détermination pour rétablir nos finances publiques et tenir l’objectif fixé par le président de la République : être sous les 3 % de déficit en 2027", a déclaré le ministre dans un communiqué. "Nous tiendrons notre stratégie fondée sur la croissance et le plein emploi, les réformes de structure et la réduction des dépenses publiques", assure le ministre.
La note de Moody's, "Aa2", qui reste un cran au-dessus de celle de Fitch, était assortie d'une perspective stable, et les commentateurs estimaient que celle-ci pourrait être abaissée à négative vendredi, ce qui n'a pas été le cas. Moody's juge cependant "improbable" que le gouvernement atteigne son objectif de réduction du déficit à 2,9 % du PIB en 2027, l'agence estimant que la dette pourrait poursuivre sa progression jusqu'à presque 115 % du PIB en 2027, alors que le gouvernement pense qu'elle ne dépassera pas 112% à cette date.
La perspective pourrait s'améliorer si le gouvernement "réussit à faire adopter et à appliquer des mesures" permettant de réduire significativement la dette, explique Moody's. Mais la perspective et la note elle-même pourraient se dégrader à l'avenir si la situation de la dette se détériorait en France davantage que chez ses "pairs".
L'agence Fitch avait laissé entendre dès le début du mois qu'elle ne comptait pas abaisser davantage cette note à moins d'un accroissement "conséquent" de la dette, mais son avis était scruté. Le déficit public de la France a en effet lourdement dérapé à 5,5 % du PIB en 2023 au lieu de 4,9 % espérés, et avec 110,6 % de PIB de dette, elle a le troisième plus fort ratio de dette de l'UE après la Grèce et l'Italie.
Les notes attribuées par les deux agences classent encore la dette du pays parmi celles de "haute qualité". La France a perdu en 2012 son triple A, marquant les dettes souveraines les plus sûres, comme celle de l'Allemagne actuellement.
En février dernier, le gouvernement avait dû abaisser de 1,4 % à 1 % ses prévisions de croissance pour l'année en cours. L'exécutif avait également annoncé qu'il devait trouver en urgence 10 milliards d'économies sur le budget de l'État. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire s'était alors voulu rassurant en écartant l'idée d'une hausse d'impôts en 2024. "Je m'y engage (...) nous n'augmenterons pas les impôts", avait-il promis le 18 février sur le plateau du journal télévisé du 20h de TF1.
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