Coronavirus : tout comprendre sur le chômage partiel de longue durée
Le dispositif du système de chômage partiel de longue durée, qui va être instauré au mois de juillet, pourrait concerner plusieurs centaines de milliers de salariés en France.

En ce mois de juillet, la nouvelle arme du gouvernement pour lutter contre le chômage va officiellement entrer en vigueur. Il s'agit de l’activité partielle, ou chômage partiel de longue durée qui va permettre aux salariés de pouvoir rester jusqu’à 2 ans, en partie sans travail, pour garder leur emploi.
En période de crise sanitaire, la solution d'être partiellement au travail plutôt que d'être licencié est évidemment préférable et reconnue par les syndicats qui, à l'image de la CFDT, FO ou la CGT, ont globalement bien accepté l’annonce d’un chômage partiel de longue durée.
Concrètement, l'activité partielle consiste à ce que les chefs d'entreprise négocient avec leurs salariés de travailler un peu moins et donc d'être payé un peu moins, le temps que la situation s’améliore. Cela ne leur empêchera pas de proposer quelques licenciements au passage, mais ils devront être négociés. En cas d’accord, l’entreprise recevra une aide de l’État, pour payer les salaires.
Un dispositif mieux adapté aux grandes entreprises
L'activité partielle peut être une vraie solution de secours pour des grands groupes structurés avec des représentants de salariés et un service RH adapté comme c'est le cas d'Airbus par exemple, qui vient d’annoncer 5.000 suppressions d’emploi rien qu’en France. Les syndicats comme Bercy font de gros appels du pied au groupe pour dire que le chômage partiel de longue durée pourrait satisfaire tout le monde.
En revanche, pour des très petites structures, cette issue paraît moins adaptée. Lorsque vous êtes le patron d’une toute petite entreprise et que vous devez négocier tout seul, sans représentants de salariés, tout en prévoyant votre avenir pour 6 mois, cela est tout de suite plus compliqué.
Toutes les entreprises ne voudront pas opter pour le chômage partiel de longue durée et il en va de même pour les salariés car l'activité partielle, au-delà du smic, cela engendre aussi une baisse significative de salaire. Par exemple, si un salarié touche 2.000 euros net et que pendant 6 mois, il ne travaille plus qu’à 60%, il aura perdu 770 euros. Il aura certes conservé son emploi mais avec un vrai gros effort sur son budget.
Plusieurs centaines de milliers de salariés concernés
Malgré cette baisse de salaire, les plus optimistes évoquent un objectif de quelques centaines de milliers de salariés couverts d’ici la fin de l’année. Sachant qu’un grand groupe, avec un seul accord peut déjà couvrir à lui seul 2.000 personnes.
Ce chiffre n’est pas impossible, à condition aussi d’aider au maximum les très petites et moyennes entreprises. Ce dispositif, qui avait déjà existé après la crise de 2008, avait à l’époque été un cuisant échec puis abandonné pour cause de complexité justement.
Aujourd’hui, si le chômage partiel de longue durée ne sera pas le seul outil de la lutte contre la crise, il pourrait, en étant bien utilisé, être au moins une aide en attendant que la tempête se calme.
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