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Un magasin de meubles
Crédit : Photo12 / Gilles Targat / Photo12 via AFP
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Avec la liquidation judiciaire de Casa qui doit être officialisée vendredi 27 juin, 700 salariés devraient se retrouver sur le carreau. Il y a deux ans, Habitat a mis la clé sous la porte, comme le site britannique Made.com. L’enseigne Maison du Monde connait, elle, une période de fortes turbulences. L’action du groupe a été divisé par 7 ces 3 dernières années à cause d’une baisse de ses ventes.
Les sites de commerces chinois n'aident pas le marché, en plus d'une conjoncture défavorable. Le secteur de l’ameublement est étroitement lié à celui de l’immobilier qui va mal. Après des années exceptionnelles pendant le Covid, le marché a donc dégringolé : - 4% en 2023, - 5 % en 2024.
Dans ce contexte, l’arrivée des acteurs chinois est une grande menace pour Jean-Charles Vogley, directeur général de la confédération nationale de l’équipement du foyer : "Depuis un an, on les sent. Ce n'est pas encore un raz de marée, mais on sent une vague qui monte quand même. Pour deux raisons principales. La première, c'est que le marché chinois interne s'est retourné, avec la crise économique et immobilière qu'ils connaissent, et que leur premier débouché historique, les États-Unis, on sait ce qu'il en est aujourd'hui, avec les droits de douane. Donc, le seul marché mature à l'échelle mondiale pour l'ameublement par des opérateurs internationaux reste l'Europe."
On a des meubles sur les visuels qui ont l'air d'être en bois naturel, et au final on se retrouve avec du très très bas de gamme.
Lilia
Le e-commerce chinois pèse aujourd'hui 24 % des ventes de meubles. C’est encore supportable, mais ce qu’il va falloir regarder c’est la progression. L’alerte vient de la filière literie : les importations de matelas via des sites chinois ont doublé depuis 2019. Pareil que pour le fast fashion, tout est à petit prix, comme une table basse à 18 euros, livraison incluse, avec un équivalent chez Maison du Monde qui en vaut près du triple.
Ces prix ont tenté Lilia, qui s’est tournée vers ces plateformes pour équiper son appartement à Marseille avant de déchanter : "Ce qui m'a le plus déçue, c'est vraiment l'écart entre les visuels sur les marketplaces et la réalité. On a des meubles sur les visuels qui ont l'air d'être en bois naturel, et au final on se retrouve avec du très très bas de gamme, une sorte de stratifié, mélaminé, avec une sorte de revêtement en plastique sur le dessus, très fragile."
Des produits qui ne sont tout simplement pas aux normes. La filière meuble a déjà saisi la répression des fraudes. Alors pour avoir la qualité et le prix, certains consommateurs ont trouvé la parade : les destockages. Dans un magasin Noz du Haut-Rhin, Linda a pu s’offrir des invendus de chez Casa : "J'ai acheté des meubles, des ustensiles de cuisine, de la déco, une armoire à 249 euros que je paie 99 euros. C'est sûr que c'est dur pour les gens de chez Casa, mais pour nous, oui, effectivement, tout bénéfique." Dix palettes sont parties en une journée.
Les consommateurs ont raison d’en profiter, mais d’une manière générale, ce sont exactement les mêmes symptômes que pour le marché de l’habillement. Quand on veut faire la bonne affaire à tout prix, c’est parfois au détriment de la qualité, et surtout de l’emploi sur le territoire.
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