Économie : pourquoi le secteur de l'habillement connaît une belle rentrée
Selon le baromètre BPCE, les Français ont beaucoup acheté de vêtements et de chaussures à la rentrée. Entre explosion de la fast fashion et boom de la seconde main, le mois de septembre est en train de sauver une année 2024 morose pour le secteur.
Selon le Baromètre des Paiements BPCE, 20 millions de transactions ont été enregistrées dans le secteur de l'habillement en septembre. La consommation reste un moteur essentiel de la croissance économique, et le gouvernement suit de près ces chiffres pour ajuster son budget. En effet, lorsque les Français achètent des vêtements, cela génère des recettes de TVA pour l'État.
Cette rentrée marque un rebond significatif pour l'habillement, comme on n'en avait pas vu depuis plusieurs années. Les ventes de prêt-à-porter ont augmenté de 8 % et celles de chaussures de 17 %, avec une hausse particulièrement marquée chez les plus de 64 ans, qui ont dépensé davantage que les autres tranches d'âge.
Pourquoi cette augmentation ? La météo en est une des principales explications. Septembre 2024 a été le mois le plus froid et le plus pluvieux depuis 25 ans, poussant les Français à acheter des vêtements d'automne dès la rentrée. De plus, septembre 2023 avait été marqué par une chute des dépenses en habillement, ce qui accentue la comparaison.
Un secteur en difficulté
L'habillement est un secteur qui souffre depuis des années, avec une succession de faillites, notamment après la pandémie de COVID. Les consommateurs français restent prudents dans leurs achats de vêtements, privilégiant des achats "raisonnés". Dans le prêt-à-porter traditionnel (enseignes telles que Kiabi, Zara, H&M, etc.), le panier moyen a augmenté, passant de 51 à 61 euros, surtout grâce aux dépenses des plus de 64 ans, qui disposent d'un pouvoir d'achat plus élevé.
Pour les moins de 44 ans, en revanche, le budget est plus restreint. Cela se traduit par une recherche de prix bas, favorisant des secteurs où le coût reste un critère essentiel.
La fast fashion en pleine expansion
Les ventes de fast fashion, surtout en ligne, continuent de croître. Il s'agit de vêtements très bon marché, vendus par des plateformes comme AliExpress, SHEIN ou TEMU. En septembre, ce secteur a enregistré une hausse de 37 %, mais avec un panier moyen en baisse à 52 euros, contre 61 euros en magasin. Les consommateurs achètent plus de produits à moindre coût.
Un autre phénomène notable chez les jeunes est l'achat de vêtements de seconde main. En septembre, la consommation dans ce secteur a augmenté de 33 % chez les 25-34 ans, avec un panier moyen qui n'atteint que 20 euros, reflétant leur recherche de bonnes affaires.
Septembre a-t-il sauvé l'année pour les marchands de vêtements ?
Le mois de septembre a permis de compenser un début d'année et un été difficiles. Cependant, la consommation reste fragile, marquée par la crise et une certaine morosité. Cela profite principalement aux ventes en ligne et aux magasins situés en zones commerciales, souvent plus abordables. En revanche, les enseignes en centre-ville enregistrent des performances plus modestes. La croissance, bien que présente, reste donc à surveiller.
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