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ÉDITO - Droits de douane : "Ce serait une claque économique pour un certain nombre de nos filières", juge Pierre Herbulot

La décision américaine de porter à 30 % les droits de douane sur les produits européens menace des secteurs comme l’aéronautique, l’agroalimentaire ou le luxe, avec, en première ligne, les PME, souvent sans marges de manœuvre.

Donald Trump à la Maison-Blanche, le mercredi 18 juin 2025.

Crédit : Brendan SMIALOWSKI / AFP

L'ANGLE ECO - Guerre commerciale : l'UE taxé à 30%

00:03:33

L'ANGLE ECO - Guerre commerciale : l'UE taxé à 30%

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Pierre Herbulot

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Les droits de douane passeront à 30% pour l’Union européenne au 1er août. "Chère Madame la Présidente"... Voilà comment commence le courrier qu’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, ne voulait pas recevoir. Du moins pas avec ce montant. Dans sa lettre, Donald Trump se dit contraint, pour résorber son déficit commercial, de taxer à 30% les produits européens exportés aux États-Unis. On avait compris, après les dernières déclarations du président américain, que tout se jouerait à la fin du mois. Mais fidèle à son côté imprévisible, il accélère le calendrier. Les mauvaises nouvelles arrivent toujours plus vite que les bonnes.

L'Union européenne temporise. D’autres droits de douane, décidés par l’administration américaine, ont déjà commencé à s’appliquer, sur l’acier et l’aluminium. En réponse, l'Europe avait prévu de taxer en retour un certain nombre de produits américains, à hauteur de 21 milliards d’euros. Ces contre-mesures sont finalement gelées. Pas question pour l’UE de mettre de l’huile sur le feu.

Une négociation est-elle toujours possible ?

Donald Trump le dit dans son courrier : "nous pourrions envisager de baisser ces droits de douane". Ce qu’il veut, notamment, c’est une exemption de TVA pour les géants du numérique. Alors, la Commission européenne mise tout sur la négociation, jusqu’à la date butoir du 1er août. Pas question de brusquer le président américain d’ici là. Pour rappel, il a relevé ses taxes au Brésil parce qu’il n’apprécie pas la façon dont son ami, l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro est traité par la justice. Face à un comportement aussi impulsif, mieux vaut ne pas envenimer les choses.

S’il n’y a pas de rebondissement supplémentaire et que les taxes passent vraiment à 30% aux États-Unis, ce serait une claque économique pour un certain nombre de nos filières, celles qui travaillent le plus avec les États-Unis : l’aéronautique, le luxe ou la gastronomie au sens large. Deux possibilités : soit elles absorbent cette énorme surtaxe sans augmenter leur prix outre Atlantique, et donc elles perdent du chiffre d’affaires, soit, c’est l’inverse, elles répercutent intégralement les droits de douane dans leurs prix de vente, au risque de perdre des clients et donc du chiffre d’affaires aussi. Bref c’est perdant à tous les coups.

Des emplois menacés

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D’ailleurs, l’Ania, l’association nationale des industries agroalimentaires, parle de "conséquences économiques désastreuses". Elle représente 20.000 entreprises pour 250 milliards d’euros de chiffre d’affaires et rappelle que les États-Unis c’est un très gros morceau pour les exportations, d’où l’importance de trouver un accord. Jérôme Despey, le patron de la branche viticulture de la FNSEA parle, lui, de catastrophe. Évidemment, des ventes qui s’écroulent, du chiffre d’affaires qui s’évente, ce sont des emplois qui risquent de disparaître.

Je vais vous raconter ma conversation d’hier soir avec Alexis de Galembert. C’est le fondateur de la fabrique Cookie, une entreprise de biscuits des Hauts-de-Seine qui vient de signer un énorme partenariat avec un distributeur américain. Ces nouveaux droits de douane, "ça flingue tous mes contrats", m’a-t-il expliqué… 30% de son chiffre d’affaires est en jeu… Pire, il a investi dans de nouvelles lignes de production dans le Poitou-Charentes pour tenir la cadence et honorer les livraisons. S’il perd l’Amérique, le patron de 105 salariés pourrait devoir licencier.

Les PME en première ligne ?

Les PME sont en première ligne parce qu’elles n’ont aucune marge de manœuvre. Investir aux États-Unis pour produire sur place et éviter la surtaxe ? Trop cher, seuls les grands groupes en ont les moyens. Trouver d’autres débouchés pour la production qu’il ne serait plus possible d’envoyer aux États-Unis ? Pareil, ce sont des années de travail pour une petite entreprise quand un géant du CAC commerce déjà dans le monde entier.

Vous vous souvenez de la lettre de Donald Trump ? Voilà sa dernière ligne : "Vous ne serez jamais déçu par les États-Unis d’Amérique". Ça reste à voir pour nos petits patrons.

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