Pour ce deuxième jour de grève, alors que les files d'attentes continuent de grossir dans les stations essences, le gouvernement a commencé à débloquer les stocks stratégiques afin d'apaiser la situation. Ainsi, les stations du Nord et de la région parisienne respirent davantage ce mardi 11 octobre. Mais de combien de stocks dispose la France, et où se situent ces précieuses réserves ?
Il existe une carte, classée secret défense. Par conséquent, personne ne sait précisément où se trouvent les stocks stratégiques. On sait en revanche qu'il existe une vingtaine de terminaux pétroliers dans les ports français qui abritent des stocks. Il y en a également dans les huit raffineries, qui s'ajoutent aux 80 à 100 dépôts, sur les 200 que compte le pays, qui cachent des réserves. En tout, on parle de 18 millions de tonnes de fioul, essence, diesel et kérosène.
À Manosque (PACA), il existe aussi une véritable cathédrale souterraine, qui compte une trentaine de cavités salines, en plein cœur du parc naturel du Lubéron. Il serait possible d'y stocker un peu plus de 40% des réserves françaises. Et pour cause, ces galeries sont aussi hautes que la Tour Eiffel. Ce site d'exception a été exploité à partir de 1969, juste après les émeutes de mai 1968. Les autorités avaient réalisé que le pays pouvait être bloqué par la grève générale.
L'objectif étant d'avoir trois mois de stocks à disposition. Une solution stratégique, au sens militaire, puisque les premières réserves ont été constituées en 1928, sous Raymond Poincaré, à la suite de la loi pétrolière du 30 mars de la même année. À ce moment précis de l'Histoire, le Président se souvient des taxis de la Marne, de l'importance de l'essence en cas de guerre, il ordonne donc que l'on en conserve un stock.
Nouveau tournant en 1974. L'agence internationale de l'énergie voit le jour, en réaction au premier choc pétrolier, tous les pays développés découvrent alors leur dépendance à cette ressource. C'est cette même agence qui impose d'avoir toujours trois mois de stock à disposition. Ce principe deviendra une règle en France à partir de 1992.
Le recours aux stocks stratégique est peu courant, même s'il est de plus en plus récurrent. Comme en 2016, par exemple, avec les manifestations contre la loi Travail, ou en 2005, après l'ouragan Katrina, qui avait détruit les infrastructures pétrolières.
Seul l'État peu décider de puiser dans ces stocks. Toutefois, si les sites pétroliers, les dépôts, ou encore les raffineries sont en grève, les forces de l'ordre ont l'autorisation de débloquer les sites occupés. Pour cela, il faut en revanche se trouver en situation d'urgence.
Deux problèmes sont encore à régler. En premier lieu, la pénurie de chauffeurs empêche d'augmenter le nombre de camions de livraison. Ils sont néanmoins autorisés à rouler le week-end, afin qu'il y ait un peu plus de rotations. Ensuite, le coût du déblocage. Car après avoir vidé une partie de nos stocks, il va falloir les remplir, en les payant au prix fort dans les prochains jours.
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