La France connaît un important épisode de pénurie sur ses carburants. Les salariés du secteur demandent une augmentation des salaires et bloquent les raffineries et dépôts d'essence. Si les barrages qui frappent les dépôts sont levés, les négociations pourraient s'ouvrir dans les prochains jours au lieu du 15 novembre, date initialement fixée, du côté de TotalEnergies. Quant à Esso, également en grève, la direction a annoncé une reprise des négociations pour le lundi 10 octobre.
Chez Total, une augmentation des salaires, prenant en compte l'inflation, pourrait être mise en place à partir de janvier 2023. Donc, des augmentations potentielles de 6%. Ces augmentations s'ajouteraient à une prime exceptionnelle, d'un mois de salaire supplémentaire. Chez TotalEnergies, un opérateur dans une raffinerie gagne 4.000 euros en moyenne, sans compter les éléments variables. Chez Esso, une augmentation de 6,5% est aussi prévue pour le mois de janvier avec des primes.
Si la grève n'est pas suspendue, les forces de police pourraient intervenir pour débloquer les dépôts, comme la loi l'autorise. C’est au gouvernement d’apprécier cela. Il s’est montré jusqu’ici très craintif sur ce conflit. Les effets sont ressentis durement par les Français, non seulement à cause des pénuries réelles, dans le tiers des stations, mais aussi des pénuries et des files d’attente provoquées par les achats de précaution des automobilistes.
Si les blocages sont levés, le temps pour retrouver une situation normale sera long. Les stocks de TotalEnergies étaient anormalement bas à cause du succès de l'opération de ristourne sur les prix du carburant. Il faut compter une semaine pour remettre à flot la moitié des stations qui sont en rupture. TotalEnergies pourrait aussi prolonger cette ristourne sur le prix du carburant sur une partie du mois de novembre afin de compenser les inconvénients subis par les clients.
Dans ces bras de fer, il y a, outre l’enjeu réel, une dimension symbolique, il faut que les deux parties ressortent la tête haute. Et une dimension politique : le jeu entre les syndicats. La CGT est plus dure, certains voudraient faire le pont jusqu’à la journée d’action du 16 octobre, organisée par les partis de gauche, la NUPES. Pas mal de déterminants pèsent sur l’issue du conflit.
Et cette augmentation d'au moins de 6% chez les deux pétroliers a déjà été vue dans d'autres secteurs. Le groupe Bouygues a déjà fait une hausse de 6% en moyenne. Avec des primes, Air France a augmenté ses salariés de 5%. SNCF a imité Bouygues avec une augmentation de 6%. LVMH et Stellantis ont distribué des primes substantielles. Bon nombre d’entreprises comme Orange et Thalès s’apprêtent à rouvrir des négociations anticipées cet automne. Et une étude du cabinet Alixio prévoit une hausse de 4,3% pour 2023 en moyenne. La mécanique de hausse des salaires commence toujours par les grandes entreprises, elle est en marche. Et tant mieux.
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