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Alimentation : quel est l'avenir de la filière bio en France ?

Alors que la vente de produits bio est repartie à la hausse en 2025, l'avenir de la filière pose encore question. Cette hausse intervient après trois années de crise, de 2021 à 2023.

Des légumes issus de l'agriculture biologique (illustration)

Crédit : MYCHELE DANIAU / AFP

L'ANGLE ÉCO - La question de l'avenir de la filière bio en France se pose

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L'ANGLE ÉCO - La question de l'avenir de la filière bio en France se pose

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Marie Guerrier - édité par Lilian Moy

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Les ventes de produits alimentaires bio repartent à la hausse. Elles ont augmenté de 2,5% en valeur sur les 5 premiers mois de l'année. Pour autant, la question de l'avenir de la filière bio en France se pose.

La reprise de la consommation, légèrement amorcée l'année dernière et qui se poursuit aujourd'hui, intervient après trois années de crise, de 2021 à 2023. Et cette reprise paraît bien insuffisante pour tenir les objectifs. Les achats augmentent, mais seulement dans les magasins spécialisé, ils continuent de baisser en grande surface.


La part du bio dans les achats alimentaires stagne à 6%. Pour les légumes, ça progresse, mais pour les jus de fruits, la viande, les produits laitiers, les chiffres ne sont pas bons du tout. Il y a 60.000 fermes biologiques en France sur un total de 390.000 exploitations. Et 10% seulement de surface agricole sont cultivées en bio, c'est même en recul alors que les objectifs sont fixés à 21% en 2030. En l'état actuel des choses, ce sera difficilement atteignable.

Pas d'objectif chiffré en matière de bio pour les enseignes

Le bio souffre de son prix. La Fondation pour la nature et l'homme pointe du doigt les grandes surfaces où les ventes de produits bio ont baissé de 12% entre 2022 et 2023. La Fondation a étudié les stratégies menées par les huit principales enseignes : aucune n'a d'objectif chiffré en matière d'agriculture biologique. Elles ont réduit leur nombre de produits bio en rayon depuis la crise de l'inflation : 25% de référence en moins même pour certaines enseignes. Une seule enseigne inclut le bio dans son programme de fidélité et trois seulement mènent des actions pédagogiques en faveur du bio.

Autre difficulté, la concurrence des autres labels. Celui de l'agriculture bio, AB sur fond vert, il est bien identifié par les consommateurs. Mais il y a aussi désormais la mention zéro pesticide qui apparaît sur certains produits, qui seront moins chers parce que le cahier des charges pour leur production n'est pas celui, très exigeant, du bio. Des clients peuvent aussi être plus sensibles à d'autres causes, comme la rémunération plus juste des producteurs, mentionnée sur tel ou tel emballage. Alors ils vont aussi privilégier parfois le fabriqué local, qui n'est pas forcément bio.

Des coupes budgétaires pour l'agence bio

Quel est donc l'avenir du bio ? C'est bien la question que se pose le ministère de l'Agriculture qui a commandé une étude prospective au Crédoc, spécialiste de la statistique, et au Seresco, un cabinet de conseil pour les sociétés agroalimentaires. Cette étude présente quatre scénarios d'avenir d'ici à 2040. L'hypothèse la plus proche de la situation actuelle est celle de la concurrence des labels. Poussée à son maximum, elle conduirait à marginaliser l'agriculture biologique, réduire à peau de chagrin le label d'ici à 15 ans seulement.

Et il y a le scénario qui fait survivre le label bio avec un cahier des charges assoupli, ce qui permettrait d'attirer davantage de producteurs, de réduire les coûts et donc les prix de vente. Les auteurs de l'étude concluent en tout cas : "à court terme, il revient aux acteurs publics et privés de continuer à soutenir la filière et de valoriser l'image du label bio".

Mais le budget de l'agence bio vient d'être amputé : une mesure d'économie de 15 millions d'euros dans le budget 2026 de l'État. L'existence même de cette agence publique a été un temps menacé. Forcément, c'est un mauvais signal envoyé à la filière, juste au moment du lancement d'une campagne de promotion "C'est bio la France !" pour fêter les 40 ans du label. La Fédération Nationale de l'Agriculture Biologique s'indigne des décisions prises par la ministre de l'Agriculture et se tourne en désespoir de cause vers Bruxelles pour appeler à un sursaut européen et un soutien ambitieux.

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