CAF : un chèque "Tinder" bientôt distribué pour relancer la natalité ?

L’année 2024 pourrait être la plus faible en terme de natalité. Sur les six premiers mois de l'année, le nombre de naissances a chuté de 2,4% par rapport à 2023. Une tendance qui se confirme d'une année sur l'autre, d'où cette proposition inattendue du sociologue Julien Damon, professeur associé à Sciences Po, ancien directeur des études de la Caisse nationale des Allocations Familiales (CNAF), qui vient de publier Les batailles de la natalité aux Éditions de l’Aube.

Il propose de créer une nouvelle aide de la CAF, pour inciter à s’inscrire... sur l'application de rencontres Tinder ! Une idée qui peut faire sourire, mais néanmoins sérieuses. Précisément, dans une interview au journal L'Express, le sociologue souhaiterait "un grand service public de la rencontre, en complément ou en remplacement des sites comme Meetic ou Tinder". Avec la création de "chèques" pour financer les abonnements, (aujourd'hui compris entre 16 et 500 euros par mois), et ainsi donner envie aux célibataires de s’y inscrire. Pour ceux qui sont plutôt "adeptes de la drague à l’ancienne, les pouvoirs publics pourraient aussi soutenir les bars, restaurants et salles de sport qui organisent des moments de rencontre" précise-t-il à nos confrères.

Aujourd'hui, l’indice de fécondité, c’est à dire le nombre moyen d'enfants par femme en âge de procréer, est situé à 1,7. Il était au dessus de 2 jusqu'en 2012. Concrètement, cela signifie que la population va progressivement baisser, même si le professeur n'y voit pas un "effondrement", mais plutôt un "affaissement". Parmi les autres propositions, un peu moins loufoques, Julien Damon estime que des allocations pourraient être versées dès le premier enfant, et créer de nouvelles aides pour les familles nombreuses. Une série de mesures en faveur d'une parentalité plus attractive et plus accessible.

Des conséquences sur l'économie

Selon Julien Damon, cette baisse de la natalité s'explique par plusieurs raisons. D'abord un désaccord dans le couple sur la volonté d'avoir des enfants, des coûts trop élevés sur les modes de garde, et puis l'explosion du célibat. Le nombre de foyers solo est en constante augmentation selon l’INSEE.

Conséquence, une natalité qui baisse, c'est une population qui vieillit. Économiquement cela représente moins d’actifs, donc moins de cotisants pour les retraites. Par ailleurs, moins de travailleurs, c’est aussi moins de consommateurs et la production du pays qui baisse.

Il y a quelques mois, Emmanuel Macron avait plaidé pour un “réarmement démographique” et proposé plusieurs pistes dont un congé de naissance remanié, un meilleur accès à la PMA ou encore un check up de fertilité. Un sujet qui sera sans doute un sujet sur la table du futur Premier ministre.