Travail : les moins de 30 ans sont-ils vraiment moins investis ?

Les jeunes ne seraient pas autant investis dans leur travail que leurs aînés. C'est un postulat et surtout un stéréotype tenace, que révèle une étude publiée jeudi 1er février et réalisée par l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) et le think tank Terra Nova. 

Contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, les moins de 30 ans s'investissent presque autant que les générations qui les précèdent. Pourtant, 93 % des managers de tout âge estiment que les jeunes ont un rapport au travail "différent de celui de leurs aînés", affirme l'étude, basée sur les réponses de plus de 3.000 jeunes actifs de moins de 30 ans et plus de 2.000 actifs de 30 à 65 ans. 

"Chaque génération produit ce discours sur une jeunesse qui a moins le goût de l'effort", explique Gilles Gateau, économiste et directeur général de l'Apec. "Mais s'y est ajoutée la crise Covid, révélatrice des remises en cause du rapport au travail".

Des attentes professionnelles similaires

L'étude a réussi à démontrer que les moins de 30 ans sondés et leurs aînés avaient en réalité des attentes professionnelles assez similaires, en ce qui concerne le travail. Chez les jeunes, la rémunération arrive en tête (55 %) suivie de près par l'intérêt du travail (41 %). 

L'équilibre de vie, souvent perçu comme central pour la jeune génération, arrive en troisième position. Une préoccupation pour laquelle ils accordent "légèrement moins d'importance" que leurs homologues plus âgés.

"Ce qui caractérise cette génération, c'est sa capacité à quitter un emploi qui ne répond pas à ses aspirations", constate aussi Gilles Gateau, une liberté que la génération précédente ne prenait pas forcément.