Paris laisse "crever des enfants en zone de guerre", au mépris de toutes les règles de protection de l'enfance, a accusé l'avocate Marie Dosé, qui défend des familles de jihadistes français en Syrie, mardi 26 février. "Ces gosses de moins de cinq ans sont en train de crever en zone de guerre. Que fait la France pour ces enfants, qui sont ses enfants, depuis 18 mois ? C'est un désastre humanitaire", a déclaré à l'AFP l'avocate.
"Je défends les familles de plusieurs enfants, dont celles de deux orphelines. On est sans nouvelle de l'une, l'autre a quitté Baghouz - le dernier réduit de l'organisation État islamique en Syrie - et elle est dans une tente, même pas dans le camp d'Al-Hol (où des dizaines de milliers de déplacés cohabitent avec des familles de jihadistes arrêtées, ndlr) où il n'y a plus de place", a-t-elle expliqué.
Alors que le président irakien Barham Saleh a annoncé lundi que des Français arrêtés en Syrie et soupçonnés d'être des combattants de l'EI seraient jugés en Irak, Me Dosé a estimé qu'avant le sort des adultes, celui des enfants était une "priorité absolue".
Ma priorité, ce sont les enfants français, orphelins, dont les autorités françaises n'ont que faire
L'avocate Marie Dosé
"Ma priorité, ce sont les enfants français, orphelins, dont les autorités françaises n'ont que faire, qui sont des victimes de guerre dans des conditions souvent terrifiantes. Des enfants à qui on a promis un rapatriement et qu'on abandonne", a-t-elle martelé.
Leurs grands-parents ont plusieurs fois exhorté le président Emmanuel Macron à avoir "l'humanité" de les rapatrier d'urgence. Longtemps réticente, la France s'était dite à l'automne ouverte au rapatriement des enfants, qui sont au moins une centaine dans les camps en Syrie, mais sans donner de calendrier.
Au total, plus de 2.500 enfants de 30 nationalités ont été capturés avec leurs familles au fil de la déroute de l'EI et placés dans trois camps du nord-est de la Syrie, selon l'ONG Save the Children.
Mardi, Emmanuel Macron a affirmé qu'il n'existait pas actuellement de programme de retour des jihadistes français détenus en Syrie ou en Irak, qui seront "d'abord judiciarisés" dans ces pays. Il n'a pas évoqué le sort des enfants.
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