C'est un village au milieu du désert qui s'étend sur 2 km², aujourd'hui presque totalement détruit par les frappes de la coalition. De loin, on peut voir des camions, des civils qui attendent pour sortir et se mettre à l'abri derrière les lignes kurdes. Les jihadistes, eux, sont terrés dans des tunnels.
Par moment, on entend passer les avions de la coalition, qui font des opérations de reconnaissance. Car ces dernières jours, les kurdes ont accepté de faire une pause dans les combats pour permettre à un maximum de civils de sortir du village assiégé. Il s'agit surtout de femmes et d'enfants... Ils arrivent à pied avec presque rien, parfois un sac ou une couverture. La plupart n'ont pas mangé depuis plusieurs jours, certains sont malades, d'autres blessés.
Cette femme, recouverte d'un long voile noir, est avec sa mère et ses 6 enfants. "On ne pouvait pas sortir, on était retenus là-bas. On a essayé une fois de s'échapper mais il n'y avait pas de voiture pour nous emmener donc on a dû revenir. La situation est terrible là-bas".
À côté d'elle, un enfant souffre visiblement de malnutrition sévère, un autre mange des spaghettis crus. Autour d'eux, il y a des centaines de personnes, toutes dans la même détresse. Encerclés par des soldats des forces démocratiques syriennes, elles attendent de partir vers des camps en camion à 5h de route de là.
Ce sont ceux qui ont accepté de se rendre. Nous n'avons pas le droit de les approcher. Ils sont une centaine en file indienne. On voit au loin qu'ils sont fouillés puis embarqués dans des camions, puis interrogés à l’écart des journalistes par les forces américaines et françaises.
Mais il y aussi les femmes de combattants. Il y en a beaucoup, notamment des étrangères. Nous avons rencontré une jeune fille de 23 ans. On ne voit que ses yeux et ses lunettes. Son visage est caché derrière un long voile noir. Elle dit venir de Tunisie et être arrivé en Syrie il y 5 ans. Elle a finalement accepté de se rendre. Comme toutes les autres, elle sera conduite dans un camp pour une durée indéterminée. 9.000 personnes ont été évacuées de Baghouz depuis le 1er février.
Difficile à dire, sûrement plusieurs centaines. Comme à Raqqa et Mossoul, ils se terrent dans des tunnels et mènent des contre-attaques meurtrières. "Ils ont plusieurs techniques : kamikazes, mines sur les routes, voitures piégées", explique Adnan Afrin, le porte-parole des forces démocratiques syriennes. "On a pris l'habitude de ce genre d'attaques. Là, il reste surtout des combattants européens et ils font tout pour nous ralentir. C'est pour ça qu'ils gardent tous ces civils avec eux. Et on pense qu'il y a aussi des chefs importants de l'État islamique".
Une fois les civils évacués, les bombardements de la coalition reprendront. L'issue de la bataille de Baghouz ne fait guère de doute. Mais les forces arabo-kurdes s'inquiètent déjà des cellules dormantes de l'État islamique. Il y en aurait plusieurs milliers en Syrie.
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