Ce matin, direction Sevran en région parisienne dans des jardins biologiques. L’association Aurore y produit des fruits et des légumes depuis 24 ans. Mais ce ne sont pas des professionnels du maraîchage qui les cultivent mais des salariés en insertion qui tentent de renouer avec le monde du travail, acquérir des compétences et se former.
Tout se passe dans une ancienne friche en plein milieu de la ville. Imaginez deux hectares de champs cultivés, entourés par des immeubles, un petit coin de verdure préservé et unique à Sevran. Hussein, 42 ans, est accroupi, les mains enfoncés dans la terre, "J'aime bien l'agriculture. Avant je travaillais dans le bâtiment car je n'avais pas de papiers".
Hussein fait partie des 20 salariés en insertion des jardins bios encadré par Lamri Guenouche, le chef de service de cette structure depuis 15 ans : "Ce sont des personnes qui sont en recherche d'emploi durable, qui sont orientées par plusieurs partenaires. Ça peut être Pôle emploi, les missions locales, les services RSA. Majoritairement, ce sont des personnes qui ont un niveau de qualification bas. Certaines ne maîtrisent pas le français parce qu'elles sont d'origine étrangère". Ces personnes sont des salariés de l'association.
Grâce à l’association Aurore, 24 tonnes de légumes bios sont récoltés par saison et ils sont ensuite vendus à petit prix. Damien, l'un des salariés, vient au bout de ces 2 ans de contrat au jardin. Cet ex-employé du bâtiment a choisi de se reconvertir. "Je suis chef de famille, donc effectivement ce n'est pas facile de faire une reconversion. C'est un choix réfléchi et ça m'a quand même donné une aide financière et aussi des compétences", confie Damien.
Le prochain objectif pour Damien est de se former pour espérer travailler dans un magasin bio.
Au-delà du maraîchage, les salariés ont aussi droit à un accompagnement social complet. Odilon, par exemple, qui est arrivé de Côte d'Ivoire il y a 6 mois, a été redirigé ici grâce à Pôle emploi. Et au-delà de son nouveau travail de 26 heures par semaine, l'association lui a trouvé un logement.
Les salariés ont deux demi-journées consacrées à leur intégration. Marie-Hélène Gomez est la conseillère en insertion sociale et professionnelle : "On essaie déjà de lever les principaux freins à l'emploi comme le logement et la santé. Et on essaie de reprendre par des ateliers, comment mieux s'exprimer (...) ils réapprennent les codes du travail".
Le meilleur exemple de cette insertion, c’est Foued, arrivé en France il y a 3 ans d’Algérie, il fait aujourd’hui partie des encadrants. C'est la preuve que les jardins sont une réussite, 70% des salariés trouvent un emploi ou une formation en sortie de contrat.
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