Le "préfet bulldozer" est-il allé trop loin ? Jeudi 29 septembre dernier, le préfet de l'Hérault Hugues Moutouh s'est félicité de son action dans la gestion des faits de violences avec arme. "Je veux en finir avec la délinquance des SDF étrangers. 104 gardes à vue depuis août. Algériens et Marocains en majorité. Responsables des nombreux vols-violences avec armes. Nous serons intraitables. Les CRS ont (pour) instructions de ne pas les lâcher. Ils ne sont pas les bienvenus", a-t-il déclaré dans un tweet posté jeudi.
C'est justement la dernière phrase qui a choqué, certains reprochant au représentant de l'État d'exprimer ici un avis personnel plutôt que celui de la préfecture dans son ensemble. Et les réactions ne sont pas faites attendre. Du côté de la Ligue des Droits de l'Homme de l'Hérault, on a dénoncé des "propos (...) à la limite de l'indignité". "Comme s'il y avait une délinquance spécifique aux personnes étrangères et sans domicile fixe", a critiqué auprès de nos confrères de France 3, l'avocate du collectif, Me Sophie Mazas.
En effet, au-delà de la phrase de conclusion, les associations d'aides aux migrants dénoncent la stigmatisation de deux nationalités spécifiques, du nord du Maghreb. Toujours est-il que le message a été supprimé par son auteur quelques heures seulement après sa publication.
Ce n'est pas la première fois que le préfet Moutouh fait parler de lui. Arrivé en juillet 2021 à Montpellier, il s'est démarqué de son prédécesseur en faisant de la sécurité et de la lutte contre la délinquance, ces deux priorités. Il est, entre autres, à l'origine de la disparition des bidonvilles présents dans la métropole, ce qui lui avait valu le terme de "préfet bulldozer".
Si plusieurs observateurs dénoncent une potentielle atteinte au "devoir de réserve", auquel les représentants de l'État sont astreints, cette sortie a été récupérée assez facilement par l'extrême droite. C'est le cas, notamment, du président du parti "Reconquête" Éric Zemmour. Sur Twitter, il a félicité le préfet qui, selon lui, "a dit la vérité, avant de supprimer sa publication". "Sans doute la vérité fait-elle peur à sa hiérarchie", a-t-il estimé.
La gauche, elle, s'est insurgée contre ce message. "Ce ne sont ni des propos ni des actes qu’on attend d’un préfet", a estimé la députée insoumise de la deuxième circonscription de l'Hérault, Nathalie Oziol.
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