Samedi 25 mars, David arrive à Sainte-Soline avec plusieurs dizaines d'autres militants écolos venus d'Alsace. Dans le cortège de la manifestation, il ne se place pas à l'avant, où se trouvent ceux qui sont prêts à aller au contact avec les forces de l'ordre. À l'approche de la méga-bassine, David se rend compte que le site est déjà noyé dans un nuage de lacrymogènes. Mais il continue à avancer.
"C'est la première fois que j'étais dans une manifestation aussi violente, mais en fait la violence ne venait pas de la part des manifestants, c'était violent parce que la police était violente".
David n'a pas de casque, d'autres militants lui ont simplement prêté des lunettes de piscine et un masque pour lutter contre les gaz lacrymogènes. Il continue de suivre la progression du cortège. Mais lorsqu'il se trouve 10 mètres derrière la première ligne, il entend une grenade exploser à côté de lui. "Ça a fait un sifflement très aigu dans mes oreilles pendant quelques secondes et j'ai senti ma main, déchirée".
Les medics au sein de la manifestation interviennent rapidement. Il est évacué à l'arrière. Mais la blessure est trop grave pour être soignée sur place. David souffre d'une fracture ouverte de la main. Il est opéré à l'hôpital. Malgré cette blessure, David veut continuer à militer.
" Les violences policières, ça ne veut pas dire qu'il faut qu'on arrête de manifester, ça veut dire qu'il faut qu'on les médiatise un maximum, pour que les gens s'en rendent compte, qu'ils voient la vérité".