Alors que des rassemblements étaient convoqués devant les préfectures de l'ensemble du pays - notamment à Niort, Rennes, Nantes, Lyon, Dijon ou encore Lille et Strasbourg - "contre la répression à Sainte-Soline" et "les violences policières" dans les manifestations contre la réforme des retraites, le collectif Les Soulèvements de la Terre a donné des nouvelles des manifestants gravement blessés à Saint-Soline, ce jeudi 30 mars.
Benoît Feuillu, porte-parole du mouvement, a annoncé que Mickaël, l'un des deux manifestants grièvement blessés samedi, était sorti du coma. "Il y a encore une personne entre la vie et la mort, Serge. Et une seconde personne (...) qui vient de se réveiller. On est là pour espérer qu'il s'en remette après des jours dans le coma", a-t-il déclaré devant quelques centaines de personnes et aux côtés de représentants politiques (EELV, PCF, NPA) et d'associations écologistes.
Les familles des deux manifestants blessés, Mickaël et Serge, âgés de 34 et 32 ans, ont déposé plainte notamment pour "tentative de meurtre".
"On ne va pas s'arrêter (...), on ne se laissera pas dissoudre !", a par ailleurs insisté Benoît Feuillu, deux jours après que le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a engagé une procédure de dissolution des "Soulèvements de la terre", qu'il tient pour responsables des affrontements samedi à Sainte-Soline.
Trois cents personnalités, dont l'acteur Mathieu Amalric, la romancière Annie Ernaux ou l'actrice Adèle Haenel ont signé une tribune dans Le Monde, publiée jeudi et intitulée "Nous sommes les Soulèvements de la Terre", pour rendre publique leur appartenance à ce mouvement.
Le ministre de l'Intérieur avait demandé mercredi aux préfets de renforcer la sécurité autour des préfectures face aux "menaces de l'ultragauche" et des arrêtés ont été pris par plusieurs préfectures pour interdire des manifestations. Divers rassemblements se sont déroulés dans le calme : 300 personnes devant la préfecture de Rennes et celle de Dijon selon les estimations de l'AFP, 400 à Lyon, quelques centaines à Strasbourg, et un millier à Nantes, où la situation a dégénéré vers 21 heures, avec des jets de projectiles des manifestants vers les forces de l'ordre qui répliquaient par des tirs de gaz lacrymogènes.
À Niort, plus de 400 personnes se sont réunies sans incidents devant la préfecture des Deux-Sèvres, dont des membres du collectif "Bassines Non Merci", coorganisateurs de la manifestation de samedi, a constaté un correspondant de l'AFP. Plus d'une cinquantaine de débris de grenades ramassées à Sainte-Soline ont été déposées et 200 bougies devaient être allumées à la tombée de la nuit pour symboliser les 200 blessés recensés par les organisateurs.
"Nous n'oublierons pas ce que Darmanin a fait, jamais !", a lancé le porte-parole de Bassines Non Merci, Julien Le Guet, à la foule, répondant : "On n'oublie pas", "on ne pardonne pas", "résistance", "assassins" ou encore "Dubée démission", du nom de la préfète Emmanuelle Dubée.
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