Le ministre de l'Éducation a donné plus de précisions sur le retour "progressif" en classe à partir du 11 mai prochain. Depuis l'Assemblée nationale, ce mardi 21 avril, Jean-Michel Blanquer a assuré que "pas une seule classe n'aura plus de 15 élèves". Il y aura une "prérentrée pour les enseignants" puis les premiers élèves à retrouver les bancs de l'école seront "les grandes sections, les CP et les CM2".
Un plan de reprise encore trop flou pour les enseignants et enseignantes du primaire qui expriment leurs inquiétudes. Francette Popineau est secrétaire générale du Snuipp-FSU, le principal syndicat du primaire. Pour elle, le ministre va trop vite en besogne : "Je pense qu’il faut raison garder, on confond vitesse et précipitation. On va trop vite."
S'il y a consensus sur les classes qui doivent reprendre les cours en priorité, Francette Popineau émet des doutes sur la sécurité sanitaire. "Les classes de grandes sections, de CP et de CM2, ça nous semble juste", explique-t-elle. "Ça ne nous paraît pas stupide que le ministre donne des indications sur les classes qui sont le plus à même de reprendre et sur un nombre maximum d’élèves, mais il faut bien étudier cela au cas par cas."
Elle regrette d'ailleurs un manque de concertation. "On se dit que les choses ne sont pas forcément prises, encore une fois, dans le bon sens. On est toujours pressés en France de donner des dates, de donner des chiffres, sans prendre vraiment en compte la tâche de ceux qui vont être au premier chef de cette rentrée", regrette-t-elle. "On a le sentiment qu’on se dépêche de donner des gages pour dire ça va reprendre, mais sans avoir pensé tout le protocole de reprise."
Beaucoup de questions restent encore en suspens. "On n'a pas encore compris si on aura des masques, si les enfants auront des masques, ni comment on mettra en place la distanciation sociale... Quinze dans une classe, ça peut être beaucoup pour avoir une distance d’un mètre, 1m50 entre les élèves", s"interroge la porte-parole. "Serons-nous testés ? Y aura-t-il des essuie-mains jetables ? Est-ce que tout ça a été pensé ?"
Pour Francette Popineau, "il faut donner du temps aux équipes pour qu’elles voient avec les collectivités ce qui est possible". "Il a été dit par exemple que s’il n’y a pas de lavabo l’école n’ouvrira pas. On l’entend pas bien. Mais s’il y a cinq lavabos et que l’on fait rentrer cinq classes de quinze, on va passer sa journée au lavabo. Sachant qu’on doit se laver les mains par petits groupes pour respecter la distanciation", explique la représentante du syndicat. "Dans les pays où il y a une reprise, on pense aussi à une désinfection des locaux deux fois par jour. Cela a un coût. Il faut du personnel. Donc tout ça doit être vu au plus près avec la collectivité. Que peut-elle proposer?"
Elle rappelle que ce n'est pas une question de mauvaise volonté de la part des enseignants mais de responsabilité collective face à l'épidémie. "Les enseignants ont vraiment envie de reprendre et de retrouver leurs élèves et les enfants ont besoin de retrouver l’école, donc ce n’est pas un problème de volonté", assure-t-elle. "La garantie pour la reprise ce n’est pas une garantie envers les enseignants mais une garantie envers la population et elle doit être sanitaire. Il ne s’agit pas de faire une expérience d’immunisation de la population", conclut-elle.
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