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Quand le salon du livre devient "ze living-room of ze book"

Quand le salon du livre de Paris 2019 adopte le "globish", Muriel Gilbert sort de ses gonds.

Le salon du livres de Paris, le 16 mars 2018
Crédit : PATRICK KOVARIK / AFP
Quand le salon du livre devient "ze living-room of ze book"
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Muriel Gilbert
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C’est Le Canard enchaîné qui a levé le lièvre la semaine passée : le prochain salon du livre de Paris, en mars, accueillera "une scène Young Adult (jeune adulte), consacrée à la tranche 12-30 ans des lecteurs". Est-ce à dire qu’à 12 ans on est adulte aujourd’hui ? On n’arrête pas le progrès.

Selon le site officiel du salon, reprend le journal, cette scène accueillera non seulement des auteurs et des éditeurs "YA" [pour young adult], mais aussi le "Live" (des performances et lectures musicales), le "Bookroom" (un espace de rencontres), le "brainsto" (pour brainstorming, sans doute, un lieu de "discussions entre créateurs") et un "Photobooth" (une sorte de Photomaton, pour laisser une trace de son passage sur les réseaux sociaux).

Ça fait beaucoup de mots anglais pour un salon du livre français, non ? J’adore l’anglais, je suis non seulement correctrice mais aussi traductrice de formation, et j’ai souvent expliqué ici que les langues sont perméables, qu’elles s’influencent les unes les autres, que beaucoup des mots anglais qui nous reviennent aujourd’hui sont issus d’emprunts anciens de l’anglais au français - c’est la vie des langues, tout ça.

Ce n’est pas de l’anglais, c’est du 'globish'

Muriel Gilbert

Mais ce que nous sert le salon du livre (rebaptisé depuis quelques années, allez savoir pourquoi, "Livre Paris"), ce n’est pas de l’anglais, c’est du "globish", un charabia qui est à l’anglais ce que le camembert surgelé est au camembert fermier.

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Dans Le Monde lundi 28 janvier, un collectif d’écrivains interrogeait simplement : "À Paris, dans un salon consacré au livre et à la littérature, n’est-il plus possible de parler français ?". Ils demandent "à Livre Paris d’exclure toute terminologie anglaise lorsqu’elle n’est pas indispensable", et "au ministre de la culture de veiller avec plus d’énergie (…)  à la défense et au respect de la langue (…). Aucune subvention ne devrait être accordée à une manifestation culturelle où un seul mot français serait remplacé inutilement par de l’anglais", concluent-ils.

Le ministère de la Culture n'est pas épargné

J’espère bien qu’ils seront écoutés. Et je suggère aussi que le ministère de la culture, par la même occasion, mette de l’ordre dans ses propres affaires : on parle beaucoup du fameux Pass culture, promesse du candidat Macron, qui a vu le jour le 1er février. C’est un portefeuille de 500 euros qui doit permettre aux jeunes de 18 ans d'accéder à des activités et à des offres culturelles.

Mais pourquoi le ministère de la culture a-t-il choisi d’écrire "Pass" à l’anglaise, et non à la française, tout simplement, "un passe", avec un "e" final ?

I am carrément énerved !

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