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Des fautes, faites-z'en pas !

La langue française n'est pas facile tous les jours... Un bel exemple est lors de l'usage de l'impératif.

La littérature (illustration)

Crédit : iStock / Getty Images Plus

Des fautes, faites-z'en pas !

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Des fautes, faites-z'en pas !

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Muriel Gilbert

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L'un de nos auditeurs, Thibault, a particulièrement aimé la chronique de la semaine dernière sur l'impératif. Il a bien compris que, à la différence des verbes des deuxième et troisième groupes, les verbes du premier groupe, comme chanter ou manger, ne prennent pas de s à la fin de la deuxième personne à l’impératif : "Allez, chante !" sans s à chante, "Mange ta soupe !", sans s à mange. 

"Mais comment faire pour le verbe profiter ?", demande-t-il. "Profitez-en, ça va ! Mais comment écrit-on ce que l'on prononce "profite-z'en", puisque, à la deuxième personne, on ne met pas de s à la fin du verbe ?".

Thibault a raison : on ne peut quand même pas dire "profite-Hen", ni ajouter un z. Il s'agit là d'une exception à la règle de l'impératif. L'Académie française l'explique très bien dans la rubrique "Questions de langue" de son site Internet : "Au présent de l'impératif, à la 2e personne du singulier, les verbes du 1er groupe se terminent par un -e (chante, mange, etc.) et le verbe aller par un -a (va !). Mais, pour des raisons d'euphonie [donc parce que c'est plus agréable à entendre et à prononcer], on ajoute à ces formes un s quand elles sont suivies des pronoms adverbiaux en ou y, qu'on lie alors au verbe par un trait d’union : vas-y, manges-en".


Les pronoms adverbiaux sont "en" et "y". Ce sont des mots qui sont "mis pour" un nom ("pro-nom"), qu'ils permettent d'éviter de répéter. Par exemple : "Je t'ai servi des épinards. Manges-en". Le s final à "mange", qui est entre deux voyelles, se prononce bien z, et le pronom "en" évite de dire "Je t'ai servi des épinards, mange des épinards".

Et avec les pronoms ?

Mais il y a une autre difficulté. Il y a parfois deux pronoms derrière le verbe et alors là, c'est la panique. "L'usage populaire, précise l'Académie, qui préfère placer en premier les pronoms personnels est à proscrire" (donc pas de "donne-moi-le" ni de "rends-nous-les", mais "donne-le-moi", et "rends-les-nous"). 

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On ne dit pas non plus "fais-moi-z'en" ni "donne-moi-z'en", comme on l'entend souvent, encore moins "fais-en-moi", "donnes-en-moi" ou les variantes négatives "donne-moi z'en pas", "fais-toi z'en pas", etc.

En ce qui concerne l'ordre des pronoms, retenez que le, la, les doivent toujours être les plus proches du verbe : donne-le-moi, rends-la-lui. Là on a donc deux traits d'union. Les pronoms "y" et "en" sont au contraire toujours les plus éloignés du verbe : laisse-m'en, achète-lui-en (et surtout pas, par pitié, laisse-moi-z'enou achète-z'en-lui !).

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