Qu'est-ce qui influence les comportements (normaux et indésirables) de nos chats ?
Une vaste enquête menée sur 816 propriétaires de chats en Espagne, sur la base d'un questionnaire approfondi, permet d'en apprendre plus sur les chats qui partagent nos vies, et d'identifier des facteurs influençant leur comportement.
816 propriétaires de chats en Espagne ont répondu à un questionnaire en ligne afin d’évaluer le comportement de leurs chats et d’identifier aussi de potentiels problèmes de comportement. Ce questionnaire utilisait une grille qui fait référence en éthologie féline.
L’objectif des chercheurs étaient de mettre en avant quels sont les comportements les plus fréquents de nos petits félins, ceux qu’on aime observer chez eux mais aussi ceux qui posent problèmes, et par quoi sont-ils influencés ? Est-ce que la génétique, le sexe, l’âge ou l’environnement dans lequel le chat évolue mais aussi l’expérience du propriétaire ont un impact ?
Du côté des femelles, on aime bien se rebeller ! L’influence du #MeToo sur les Matous ? Les chattes ne se laissent pas faire ! Elles se montrent souvent plus agressives envers leur propriétaire, envers des personnes étrangers ou d’autres chats : c’est peut-être parce qu’elles seraient plus méfiantes également.
Les mâles quant à eux sont plus sociables, et, étonnamment, plus bavards. L’âge d’acquisition du chat semble aussi avoir un effet sur son comportement futur, et ça vient corroborer ce qu’on savait déjà. Adopter un chaton non sevré c’est s’exposer à un chat adulte qui sera souvent plus agressif envers les personnes étrangères au foyer. Donc pas super tolérant à la nouveauté, et un chat qui aura tendance à se toiletter de façon excessive, un peu comme une façon d’exprimer une certaine anxiété.
Dis-moi où et avec qui tu vis, je te dirai comment ton chat va se comporter
Les chats d’appartement se montrent plus joueurs, et moins chasseurs que les chats qui vivent en maison ou à la campagne. Ils sont aussi moins à l’aise avec la nouveauté, qui va plus les perturber que les chats qui sortent et qui sont sûrement exposés à beaucoup plus de situations différentes qu’un chat finalement en captivité. Le temps aussi durant lequel on les laisse seul : ceux qui sont livrés à eux-mêmes pendant 4 à 8h par jour, présentent plus de comportements compulsifs que profitent plus souvent de la compagnie de leurs humains.
Une autre différence en lien avec leur environnement : s’ils dorment ou non sur le lit ! Un chat proche de vous qui partage votre lit sera souvent plus joueur, plus bavard, recherchera plus votre attention, mais sera aussi plus sujet aux problèmes liés à l’anxiété de séparation.
Enfin, la présence d’un chien au sein du foyer a clairement une influence sur le comportement du chat : le chat joue plus, ronronne plus mais… il y a aussi au sein de cette population plus d’agressivité, de toilettage compulsif, de peur de la nouveauté.
L'expérience est un garde-fou
Il ressort aussi que l’expérience est clé ! Les chats sont plus sociables et moins enclins aux problèmes d’agressivité s’ils ont un propriétaire qui a déjà eu des chats dans sa vie. Donc finalement qui les connait mieux ! Et c’est tout l’objectif de cette étude qui a fait l’objet d’une publication dans une revue vétérinaire de référence sur le comportement.
Mieux connaître nos animaux, fournir aux propriétaires des clés afin de faire la différence entre les comportements normaux ou anormaux qui sont le signe d’une atteinte du bien-être de l’animal et qui doivent inciter les propriétaires à consulter leur vétérinaire pour les aider. C’est une démarche qui entre bien aujourd’hui dans les réflexes des propriétaires de chiens, mais les propriétaires de chats y sont moins enclins et c’est dommage.
