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Crise des hôpitaux : qu’est-ce que la "grève du codage" ?

DÉCRYPTAGE - Proposée par un professeur de gynécologie obstétrique dans une tribune du "Monde" en janvier, cette méthode semble plaire à nombre de praticiens afin de contester la financiarisation de la santé.

Des médecins manifestent dans les rues de Paris jeudi 14 novembre 2019.

Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Sarah Belien

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Les hôpitaux sont à bout de souffle. Ce jeudi 14 novembre, les personnels de santé manifestent à l'occasion d'une grève nationale dans l'espoir de faire réagir le gouvernement, et ainsi améliorer leurs conditions de travail de plus en plus difficiles. Et pour avoir un fort impact, les médecins cherchent de nouvelles méthodes. La "grève de codage" en fait partie.

Le principe : arrêter de transmettre des données informatiques permettant à l'Assurance maladie de facturer leurs actes médicaux. Rien ne change pour les patients, mais cela reviendrait à affecter fortement le budget de l'administration calculé en fonction du nombre d'actes réalisés. Si certains médecins préfèrent manifester dans la rue, d'autres se laissent tenter par cette méthode, leur permettant de faire grève au travail.

Évoquée en janvier dans une tribune du Monde par le professeur de gynécologie obstétrique au CHU de Clermont-Ferrand, Michel Canis, cette "grève de codage" fait tout de même débat parmi les médecins. L'effet de nuisance peut en effet toucher à termes les hôpitaux, déjà mal en point.

"Le système touché dans ce qu'il a de plus 'cher'"

Le corps médical avait besoin de trouver une manière forte d'exprimer leur ras-le-bol. Sachant que fermer les hôpitaux reviendrait à mettre en péril la santé de milliers de patients, rien jusqu'ici ne leur permettait de nuire. La grève de codage leur permet d'affecter les finances, et ainsi ils peuvent enfin faire pression sur les décideurs.

Si cette méthode était utilisée surtout dans les hôpitaux parisiens, on la constate également dans d'autres villes maintenant comme à Clermont-Ferrand et Marseille. Pour Stéphane Dauger, le chef du service réanimation pédiatrique de l’hôpital parisien Robert-Debré "le mouvement prend de l’ampleur, ça commence à les faire flipper au ministère".

À Marseille, le professeur Jean-Luc Jouve, chef du pôle pédiatrie de l’AP-HM, témoigne : “on ne travaille pas à la SNCF, pour se faire entendre, on ne peut pas arrêter les trains (...) On doit changer de méthode pour obliger le gouvernement à nous écouter, les médias à nous suivre”.

Gare aux répercussions

Des inquiétudes subsistent quant aux retombées de cette méthode de grève. Car si on touche l'aspect financier, les hôpitaux, manquant déjà cruellement de moyen, en subiront les conséquences.

Le directeur général de l'Assistance publique, Thomas Hirsch met en garde les médecins dans une lettre : "Toutes les données montrent que plus on facture tard, plus le taux de recouvrement baisse. Toutes les perturbations à l’automne 2019 auront donc des conséquences immédiates sur nos recettes de l’année… Ceci expose donc fortement au risque, dans les années qui viennent, d’avoir à prendre des mesures d’économies pour compenser cet effet retard".

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