Deux ans après la mort de Samuel Paty, il est avéré que le professeur avait peur durant les jours qui ont précédé son meurtre. Assassiné par un terroriste islamiste devant son collège de Conflans-Sainte-Honorine après avoir montré une caricature de Mahomet lors d'un cour sur la liberté d'expression, l'enseignant avait été menacé sur les réseaux sociaux.
Le rapport définitif d'enquête de la SDAT (Sous-direction antiterroriste de la police judicaire), dévoilé par Le Parisien, lundi 21 novembre, montre que Samuel Paty vivait dans l'angoisse. Durant les quatre jours précédant l'attentat, il a demandé à des collègues de le raccompagner en voiture, chez lui, à deux kilomètres du collège. "Je ne le reconnaissais pas, il était emmitouflé, il cachait son visage", a confié un collègue.
Le jour de l'attaque, Samuel Paty n'a trouvé personne pour le raccompagner et est parti à pied, en relevant sa capuche dès sa sortie du collège selon des images de vidéo-surveillance. Les recherches Google de l'enseignant ont révélé qu'il avait notamment effectué tapé "avocat pénaliste" et "atteinte à la paix publique", toujours d'après le Parisien. Enfin, symbole édifiant de l'angoisse ressenti par le professeur face à la cabale qui le visait dans les jours précédent l'attentat, il transportait un marteau avec lui dans son sac à dos.
En avril 2022, une enquête a été ouverte à la suite de la plainte de la famille Paty pour "non-empêchement de crime" et "non-assistance à personne en péril" . D'après nos informations plusieurs auditions ont déjà eu lieu, notamment celle d'une des sœurs de Samuel Paty et de plusieurs membres du collège du professeur, dont la directrice.
La situation de crise du collège était connue de l'Éducation nationale, de la police et des services anti-terroristes dans les jours qui ont précédé l'attaque. Si plusieurs moyens ont été mis en place, Samuel Paty n'a cependant pas bénéficié d'une protection individuelle. Le service du renseignement territorial (SCRT) avait notamment estimé que la menace était éloignée. L'enquête devra dire s'il y a eu une carence des services de l'Etat et laquelle.
Selon Virginie Le Roy, l'avocate de la famille Paty contactée par RTL, ces informations sur les derniers jours de l'enseignant montrent que le professeur avait "pris la mesure de la vindicte qui était lancée contre lui sur les réseaux sociaux et craignait pour sa vie et donc c'est une aberration, je ne m'explique pas pourquoi il n'a pas été protégé, et si il ne l'a pas été c'est à cause d'une défaillance".
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