Vous connaissez forcément Michel-Édouard Leclerc. L’infatigable incarnation des magasins Leclerc est toujours omniprésent à la télé, à la radio, dans les journaux. Il est même sur tous les réseaux sociaux ou presque avec, à chaque fois, des centaines de milliers d’abonnés.
Bref, Michel-Édouard Leclerc est la figure même de l’épicier qui a réussi, lui qui a passé une bonne part de son enfance dans l’épicerie familiale à Landerneau, c’est près de Brest dans le Finistère. C'est d'ailleurs là qu'a commencé son père Édouard Leclerc en 1949. Dans une pièce de la maison familiale, Édouard Leclerc entasse des pâtes, des biscuits, de l’huile qu’il achète directement aux fabricants pour court-circuiter les grossistes qui prennent une marge au passage. Leclerc invente en quelque sorte le circuit court pour vendre moins cher.
Trois ans plus tard, Michel-Édouard Leclerc nait et baigne donc depuis toujours dans cette idée de prix cassés. Cela aide à comprendre à la fois le personnage et le succès de l’enseigne qui est devenu le premier commerçant alimentaire en France, devant Carrefour, devant Auchan, devant Intermarché et tous les autres.
Dès le début, Édouard Leclerc développe son enseigne par compagnonnage. Il propose à d’autres jeunes entrepreneurs comme lui de faire pareil. D’acheter en direct (et si possible ensemble) aux fabricants, de vendre moins cher et… d’appeler leur magasin "Centre Distributeur Edouard Leclerc". C’est ce qu’on appelle une coopérative.
Chaque magasin Leclerc appartient donc à un entrepreneur indépendant des autres, cela pourrait très bien être vous. Il s’engage à respecter évidemment la politique générale de l’enseigne qu’il contribue à élaborer puisque chaque propriétaire de magasin Leclerc est membre de la coopérative.
En réalité, Édouard Leclerc a eu deux magasins (sur plus de 600 aujourd’hui) : Landerneau et Brest. D’ailleurs, un adhérent de la coopérative Leclerc ne peut posséder qu’au maximum deux hypermarchés Leclerc. C’est toute la différence avec par exemple la famille Mulliez où, à la suite du fondateur Gérard Mulliez, ses enfants et cousins possèdent l’ensemble des Auchan.
Donc, pour revenir à Michel-Édouard Leclerc, il ne possède pas les magasins Leclerc. D’ailleurs, il n’a même jamais possédé ceux créés par son père, qui avaient été vendus à d’autres entrepreneurs, tout en conservant évidemment l’enseigne Leclerc.
Et avant sa disparition, Édouard Leclerc voulait que son nom (qui était donc sa marque) appartienne à la coopérative Leclerc. La marque a donc été vendue en 2004. La petite histoire évoque une somme de 120 millions d’euros. De quoi mettre la famille Leclerc à l'abri du besoin... mais ce n'est rien comparé à la fortune des Mulliez (20 milliards d’euros) !
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