Le monde paysan est en colère, et entend bien le montrer. "Le mot d'ordre est simple : blocage des axes routiers majeurs dans les territoires entre 11 heures et 14 heures." La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA, syndicat majoritaire) et les Jeunes agriculteurs (JA), initiateurs du mouvement, veulent lancer un "avertissement" aux autorités et faire entendre leur "détresse" à l'ensemble du pays.
Ils invoquent trois raisons principales à ce mouvement : "l'agribashing qui nuit à l'image de notre métier au quotidien, les accords commerciaux qui visent à importer l'alimentation que nous ne voulons pas, les distorsions de concurrence qui tuent à petit feu l'agriculture française."
"Il y a un vrai malaise dans le monde agricole et dans le monde rural", a témoigné Pascal Cormery, président de la MSA (sécurité sociale agricole), lundi 7 octobre, lors de la conférence annuelle de l'organisme. "C'est quand même très difficile de rester calme lorsqu'on voit en permanence les attaques tous les jours, quels que soient les sujets", a-t-il ajouté, évoquant notamment les intrusions dans les élevages d'organisations antispécistes, ou les attaques relatives à la question des pesticides.
Alors que "beaucoup d'exploitants, même jeunes", s'interrogent selon Pascal Cormery, sur le maintien de leur activité, il a rappelé la "diminution constante du nombre d'agriculteurs et notamment des petites exploitations". "Quand on demande les mêmes exigences à des petites structures qu'on demande à des grosses, on voit là toute la difficulté qu'engendre l'imposition de ces différentes normes", a-t-il ajouté.
S'il semble avoir baissé, entre 2018 et 2019, le nombre d'appels au secours au service d'écoute téléphonique de la MSA, Agri'Écoute, s'est élevé entre mars 2018 et juin 2019 à 6.352, soit près de 400 appels par mois, selon les chiffres les plus récents communiqués à l'AFP.
Localement, certains agriculteurs ont d'ores et déjà lancé les hostilités, lundi 7 octobre, comme à Limoges, où près d'une centaine d'agriculteurs et 23 tracteurs ont défilé dans les rues de la ville, selon la police, cette fois à l'appel de la Coordination rurale. Les manifestants ont déversé du fumier et plusieurs tonnes de déchets agricoles devant la MSA, les grilles de la préfecture de la Haute-Vienne où du foin a été incendié ou encore devant la maison de la région.
A Nevers, environ 80 agriculteurs avec une vingtaine de tracteurs ont manifesté dans les rues, de source policière, se disant "épuisés et découragés par la succession des aléas de l'acharnement politique et médiatique dont ils font quotidiennement l'objet", selon un communiqué commun de la FDSEA et des jeunes agriculteurs de la Nièvre.
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