Après les permanences murées, la permanence empaillée. Les Jeunes agriculteurs (JA) de l'Oise ont vandalisé ce lundi 29 juillet matin la permanence de la députée La République en marche (LaREM) Carole Bureau-Bonnard. "L'objectif est d'alerter la députée qui a voté pour le CETA", l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, a expliqué Aurélie S., membre du Conseil d'administration de la branche locale du syndicat agricole, jointe par RTL.fr.
"On ne l'a pas fait de gaieté de cœur. Si on avait pu l'éviter, on ne l'aurait pas fait, a raconté la jeune agricultrice. On l'a fait avec de la paille propre, alors que certains ont été bien plus violents que nous, en faisant des murs de parpaings ou avec du fumier." Si elle n'a pas voulu préciser le nombre de personnes mobilisées pour l'action, elle a indiqué qu'elle était "soutenue par la population agricole locale : tout le monde est vent debout contre cet accord."
"Je ne pourrai jamais me résoudre à cette violence à l’encontre de la démocratie et de ses valeurs, a répondu la députée Carole Bureau-Bonnard sur Facebook. Ma porte a toujours été ouverte, et je me suis toujours rendue disponible pour ceux qui le souhaitaient. Ma détermination à travailler au service de mes concitoyens reste plus que jamais intacte et ma volonté de résister à toute forme de menace ou pression, entière." Lors du vote à l'Assemblée nationale, elle s'était exprimée en faveur de la ratification de l'accord avec le Canada.
"Le CETA va à l'encontre de ce que veulent l'agriculture française et les consommateurs. On nous demande de produire plus propre dans le respect du bien-être animal. Ce n'est pas en important des OGM et du bœuf nourri aux hormones qu'on va pouvoir rivaliser en France. Et vous imaginez bien qu'on va augmenter le trafic entre le Canada et l'Europe, donc ça va être polluant", s'est attristée Aurélie S.
"On sait que derrière il y a le Mercosur, et cela va être encore pire", a-t-elle ajouté. Un accord de libre-échange est en effet en préparation avec l'organisation régionale d'Amérique du Sud, qui regroupe l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et l'Uruguay. "S'il faut faire plus d'actions pour interpeller l'opinion publique, on le fera", a prévenu la jeune agricultrice. En attendant, dès ce matin, une seconde action a été entreprise à Compiègne "sur un rond-point" pour "informer les gens qui partent au travail" sur ces traités.
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