Sur les plages de l'Atlantique, un guillemot gît, inerte. Malheureusement, il est loin d'être le seul. Cet hiver, 167 découvertes macabres ont été faites, rien que sur la façade ouest de la France. L'an passé, ils étaient plus de 800 oiseaux, principalement des guillemots de Troïl, mais aussi des fous de Bassan et des mouettes tridactyles, à s'échouer sur les plages de l'Hexagone.
Que dire aussi de cette année 2014, où 42.000 cadavres avaient été retrouvés sur l'ensemble du littoral européen. Si les chiffres varient, ce phénomène récurrent inquiète. "Pour certaines espèces déjà fragilisées, cette répétition n'est pas négligeable", explique Elisa Daviaud, chargée de mission à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) Poitou-Charentes.
Pour essayer de comprendre cette mortalité excessive et évaluer la santé des littoraux, elle arpente, avec plusieurs bénévoles, la plage des Grenettes sur la commune de Sainte-Marie-de-Ré, dans le cadre du programme européen Life SeaBil. "Les oiseaux sont de bons indicateurs, car ils sont particulièrement sensibles aux pollutions", explique la naturaliste.
Pour déterminer la cause exacte de leur décès, chaque cadavre fait l'objet d'une autopsie. "L'an dernier, au niveau européen, 90% des oiseaux étaient contaminés par du plastique. Ça se retrouve dans leur muscle, leur sang, leur estomac", explique Cédric Marteau, directeur du pôle Protection de la nature de la LPO.
Sur l'île de Ré, "presque la moitié des oiseaux présentent des traces d'hydrocarbures", explique Elisa Daviaud. Cela engendre une perte d'imperméabilité et "à partir d'un certain pourcentage de plumage contaminé, ils sont condamnés et meurent d'hypothermie", indique la jeune femme.
Autre explication, les tempêtes qui étaient, par exemple, responsables de l'hécatombe de 2014. "Les forts vents ou pluies, ce n'est pas ça qui tuent les oiseaux, ils savent résister aux intempéries. Mais pour un animal fragilisé par d'autres facteurs, ça peut être le coup de grâce", indique Cédric Marteau.
L'an dernier, l'ONG Sea Shepherd, en patrouillant de son côté sur les plages vendéennes, avait constaté que les oiseaux décédés avaient tous un poids bien inférieur à la normale. L'ONG l'attribuait à une "conjonction" de la surpêche, privant les oiseaux de leurs proies, et du changement climatique, qui accentue la violence des tempêtes.
Autres hypothèses : les épidémies de grippe aviaire, qui frappent durement les fous de Bassan, les filets de pêche et les éoliennes. "Il a été prouvé, qu'en plus des risques de collision, ça perturbe les couloirs de migration contribuant à détourner les oiseaux de leur trajet initial et donc avec un risque de les épuiser davantage", explique Elisa Daviaud.
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