La pénurie s'aggrave dans nos officines. Un Français sur quatre a déjà vécu cette amère expérience : un médicament introuvable en pharmacie. Une personne sur trois pour celles qui sont atteintes d'une infection longue durée.
Pour y remédier, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn a présenté ce lundi 8 juillet, des pistes pour mieux gérer le circuit du médicament. Si certaines associations y voient "très peu de mesures concrètes et dissuasives", Gilles Bonnefond, président du syndicat des pharmaciens d'officine, salue "une liste de dispositifs extrêmement complète".
Plus de transparence, plus de coordination, plus de partage d'informations : voici les grands axes d'une réforme dont le plan définitif n'interviendra qu'en septembre 2019. Parmi les solutions les plus concrètes, la généralisation d'un logiciel qui permet aux pharmaciens de signaler aux laboratoires lorsqu'ils sont en rupture.
Un dispositif qui, selon le patron du syndicat des pharmaciens, permettra de réduire de 30 à 40 % le manque de fluidité entre les différents acteurs. "Les incidents de fin de parcours, entre le laboratoire, le grossiste et le pharmacien, ça peut être réglé très vite", s'anime le syndicaliste.
Il raconte avoir eu besoin d'un anti-cancéreux que son grossiste ne disposait pas malgré sa disponibilité en laboratoire. "Le produit est disponible mais pas au bon endroit et il n'est pas mis à disposition de la pharmacie dans un délai raisonnable. C'est hallucinant !", s'emporte-t-il.
Désormais, les pharmaciens pourront obtenir des informations sur les délais d'attente et les traitements alternatifs. Il pourra remplacer sans attendre un médicament en rupture par un autre et le médecin qui a effectué la prescription sera informé.
"Il y a un risque d'exportation parallèle avec des grossistes-répartisseurs qui font du profit en achetant en France des médicaments qu'ils revendent dans d'autres pays européens" qui les achètent à des prix plus attractifs, explique le pharmacien. Après la réforme, les grossistes répartiteurs auront l'obligation de disposer de 15 jours de stock et de fournir le marché français avant d'exporter.
Par ailleurs, l'Agence du médicament verra son pouvoir de régulation renforcé pour obtenir des laboratoires un état exhaustif des stocks. Des sanctions financières sont à l'étude pour les grossistes qui ne joueraient pas le jeu.
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