- 01m15s
2 min de lecture
Où en sont les mouvements de grève pour obtenir des augmentations salariales ?
Dans un contexte favorable, de nombreux salariés font grève pour la première fois dans l'optique d'obtenir à la fois une hausse de leur salaire, mais aussi parfois de meilleures conditions de travail.
Un bulletin de salaire (illustration)
Crédit : PHILIPPE HUGUEN / AFP
Sephora, Décathlon, Leroy Merlin, Conforama… Les mobilisations se multiplient dans les entreprises. L'objectif des salariés : maintenir la pression pour faire augmenter leurs salaires.
Dans deux secteurs, la pression est maximale : le secteur des services et celui de l’agroalimentaire. Ce sont toutes ces entreprises, Sephora, Décathlon, Leroy Merlin, mais aussi Auchan, Boulanger, Flunch, Lidl, ou encore Carrefour et Conforama où la pression monte.
Elles cumulent un cocktail explosif : des salaires bas, souvent écrasés au plancher du smic, pour des salariés qui ont souvent continué de travailler pendant toute la crise, en présentiel, et en parallèle, une augmentation des prix avec l’inflation. Les fins de mois sont dures, et pour couronner le tout, dans ces entreprises, la direction propose parfois rien, ou parfois des augmentations jugées ridicules.
Des augmentations obtenues
Au vu du contexte et des incitations du gouvernement à augmenter les salaires, forcément, les employés sentent qu’ils ont une force de frappe jamais vue. Ils pensent pouvoir obtenir davantage et se mettent en grève alors même que les négociations sur les augmentations de salaires n’en sont qu’à leurs débuts.
Les salariés veulent frapper fort, tout de suite. C’est d’autant plus frappant que beaucoup de ces entreprises n’ont pas la culture de la grève. La plupart de ces salariés cessent de travailler pour la première fois. C’est assez efficace, puisque certains ont déjà obtenu des avancées.
Ces salariés et les syndicats qui les représentent auraient bien tort de s’en priver, puisque les employeurs eux-mêmes savent qu’ils vont devoir mettre la main à la poche. L’association des DRH table déjà sur des augmentations générales autour de 2%, et jusqu’à 2,5%.
Concrètement, si vous gagnez 2.000 euros net, ça peut vouloir dire 50 euros de plus tous les mois, sans compter d’éventuelles augmentations individuelles, voire des avantages comme la participation et l’intéressement qui seront plus gros cette année pour les entreprises qui ont profité de la reprise.
Tensions sur les recrutements
Ces tensions existent surtout dans les services et l’agroalimentaire, où les mouvements sont les plus rapides et les plus visibles. Mais la pression sur les salaires et sur les conditions de travail est généralisée. Dans le secteur de la sécurité, dans l’hôtellerie restauration, chez les cadres. Pas par la grève la plupart du temps, mais par les négociations, individuelles ou collectives. À l’inflation, s'ajoutent des tensions sur les recrutements.
Quand un salarié part, c’est parfois un poste, une compétence, irremplaçable à court terme. Un chef d’entreprise explique ainsi qu’il a dû augmenter plusieurs de ces salariés de 14% parce que les laisser partir était un gros danger, à tel point, qu’il dit avoir l’impression d’embaucher des footballeurs, tant la concurrence est rude.
Les négociations annuelles obligatoires ne font que commencer, et certains directeurs de ressources humaines en ont des sueurs froides. Certaines vont durer jusqu’au printemps, l’occasion peut-être de nouvelles grèves, mais aussi de demandes au-delà de l’argent. Les salariés demandent aussi des avantages au-delà des salaires comme des conditions de travail plus agréables, avec des vacances ou encore du télétravail.
