- 04m26s
3 min de lecture
Des agriculteurs en colère contre l'abattage de troupeaux affectés par la dermatose bovine ont bloqué l'autoroute Toulouse-Bayonne, le 12 décembre 2025
Crédit : Jean-Marc Barrère / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Des agriculteurs en colère contre l'abattage de troupeaux affectés par la dermatose bovine ont bloqué, ce vendredi 12 décembre, l'autoroute Toulouse-Bayonne, alors que le gouvernement a réaffirmé sa politique et étendu les zones de vaccination obligatoire dans le Sud-Ouest face "à la dégradation soudaine de la situation sanitaire".
Dénonçant une gestion "plus effrayante que la maladie elle-même", la Confédération paysanne a appelé à des "blocages partout", "la fin de l'abattage total" et une vaccination élargie. Le syndicat a annoncé plusieurs rassemblements d'ici à dimanche, dont dès vendredi soir un blocage de la rocade prévu toute la nuit à Auch (Gers) et un autre "à durée indéterminée" sur la RN20 au sud de Tarascon-sur-Ariège.
Des agriculteurs au volant de 80 tracteurs ont bloqué, ce vendredi, dans l'après-midi l'A64 à la hauteur de Carbonne (Haute-Garonne), y installant un campement pour y passer la nuit, selon un journaliste de l'AFP sur place. "Ce soir on sera là, demain matin on sera là", a déclaré Jérôme Bayle, figure régionale de la mobilisation, tandis que les manifestants plaçaient des bottes de paille, installaient une tonnelle et un groupe électrogène sur la chaussée.
Au même moment, la préfecture de Haute-Garonne a annoncé un premier cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans le département, le quatrième d'Occitanie touché après les Pyrénées-Orientales, l'Ariège et les Hautes-Pyrénées. Reçu par la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, le président de la Coordination rurale Bertrand Venteau a appelé à "continuer à manifester" pour faire valoir la "vaccination généralisée" demandée par son syndicat.
"Pour sauver toute la filière, l'abattage est la seule solution", a estimé au contraire Mme Genevard, au terme de deux jours de mobilisation dans l'Ariège de manifestants opposés à l'abattage d'un troupeau touché par la DNC. Ce vendredi 12 décembre, les services vétérinaires ont commencé à abattre les 207 vaches concernées sous la protection des gendarmes mobiles.
"Le protocole actuel fonctionne", a assuré la ministre dans une interview au Parisien, estimant que cette stratégie, imposée par les règles européennes, avait fait ses preuves en Savoie et Haute-Savoie où la DNC est apparue en France, en juin. Quant à une vaccination générale, elle s'est dite "ouverte au dialogue (...). On va commencer par étendre la zone vaccinale, autour des foyers de contamination". "Nous sommes aujourd'hui engagés dans une véritable course contre la montre contre le virus", a-t-elle souligné dans un message posté sur X.
"Face à la dégradation soudaine de la situation sanitaire, le ministère chargé de l'Agriculture a décidé d'étendre le dispositif de lutte en instaurant une zone vaccinale couvrant les départements de l'Aude, de la Haute-Garonne, du Gers, des Pyrénées-Atlantiques (à l'exception des communes déjà situées en zone règlementée)", a annoncé le ministère. Le département des Landes est également concerné, a confirmé la préfecture à l'AFP.
Désormais, la vaccination de tous les bovins y est obligatoire et les bêtes ne peuvent sortir de la zone vaccinale, sauf vers un abattoir, précise le ministère. La stratégie mise en place par l'Etat depuis l'apparition de la DNC en France implique l'abattage de toutes les bêtes des foyers affectés, des restrictions de mouvements des troupeaux et jusqu'ici une "vaccination d'urgence" de tous les bovins dans un rayon de 50 km de la zone concernée.
Les autorités expliquent que l'absence de symptômes ou même un test négatif sur les bêtes de troupeaux touchés ne signifient pas que ces animaux ne sont pas malades, ce qui implique l'abattage du lot. Mais les opposants à cette stratégie, soutenus par la Coordination rurale et la Confédération paysanne, dénoncent un protocole "injuste et inefficace", une "épée de Damoclès permanente" sur la vie des éleveurs et de leurs bêtes, et demandent une vaccination large.
Invité de RTL, le puissant syndicat FNSEA n'a pas la même vision. Son président Arnaud Rousseau "approuve la stratégie portée par les scientifiques". "Cette maladie, ce n'est ni une maladie de droite, ni une maladie de gauche (...) C'est absolument dramatique. Nous ne sommes pas des spécialistes de l'épidémiologie, nous nous sommes rapprochés de ceux qui ont ces compétences", a-t-il avancé.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte