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La campagne d'Eure-et-Loir.
Crédit : Jimmy Beunardeau / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Un chiffre qui traduit un certain malaise. Selon un baromètre OpinionWay pour la fondation Apprentis d'Auteuil publié ce mardi 18 novembre à quatre mois des élections municipales, 72% des jeunes issus d'un milieu rural se sentent comme des citoyens de seconde zone. Et ce, quand cette part atteint 59% chez les Franciliens.
Les jeunes de la campagne s'estiment caricaturés, voire exclus du débat public, comme l'explique Alexis, qui vit dans l'Eure-et-Loir, à une quarantaine de kilomètres de Chartres.
"Ici, la vraie grande ville, c'est Le Mans à une heure de chez moi… Mais les seuls bus qu'il existe sont pour les jeunes, pour aller au collège ou au lycée. Sinon on n'a pas de moyens de mettre au moins un ou deux bus par jour pour aller dans les grandes villes à côté… Pour moi on n'est pas entendus par rapport à cela", raconte le jeune homme de 18 ans, en BTS Aménagement paysager.
Alexis, qui a grandi dans une commune de 1.700 habitants au milieu des champs, a désormais le permis mais pour éviter de faire une heure de route chaque soir pour rentrer chez lui, mais il a choisi d'être interne.
À côté de lui, Matteo, veste de travail sur le dos, confirme ce sentiment d'abandon. "On est dans des villages où on a juste des maisons, une église et un cimetière. Il n'y a pas de café, de restaurant ou de boulangerie. Même pour obtenir des renseignements auprès des mairies, c'est super compliqué", développe-t-il près du baby-foot dans ce lycée des Apprentis d'Auteuil que je rencontre Alexis.
C'est aussi ce qui pose problème à ces jeunes : l'accès à la formation, à l'emploi. "Pour chercher des études à la campagne, on est obligés de partir loin de chez soi pour trouver un établissement qui convient", confirme Alexis.
Les chiffres en témoignent : selon l'inspection générale des Affaires sociales, 28% des jeunes ruraux accèdent à l'enseignement supérieur contre 37% en milieu urbain.
Résultat, ce sentiment d'exclusion a des conséquences sur le plan politique. "Ce ressentiment repose sur la perception d'une triple injustice : économique, sociale et culturelle. Elle va avoir des conséquences sur le vote de ces jeunes, avec l'abstention comme premier parti", souligne Salomé Berlioux, directrice générale et fondatrice de Rura, une association dédiée à la jeunesse rurale.
Aux dernières élections municipales de 2020, dans un contexte de crise sanitaire du Covid-19, à peine un électeur sur trois s'est rendu dans l'isoloir chez les 18-24 ans.
Alexis et Matteo, eux, comptent bien aller glisser un bulletin dans l'urne en mars prochain. Mais pour la présidentielle dans deux ans, ils se laissent encore du temps pour étudier les différents partis. Pour l'heure, c'est le Rassemblement national qui leur parle plus.
Le sondage a été réalisé au mois de juillet auprès d'un échantillon de 2.008 jeunes âgés de 16 à 25 ans, constitué selon la méthode des quotas, prenant en compte des critères de sexe, d'âge, de statut d'activité et de région de résidence.
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