Dans de nombreuses zones rurales, là où les transports en commun ont disparu depuis longtemps, les collectivités locales font appel aux taxis pour les remplacer. C'est ce qu'on appelle le Transport à la demande.
Dans le Perche, cette région rurale, vallonnée, le Transport à la demande rencontre un réel succès, les rares lignes de bus ne vont que de centre-ville en centre-ville et pas tous les jours. Alors ce matin, pour se rendre au marché, Annick, 81 ans, n'a pas eu d'autre choix que de réserver un transport à la demande. C'est un taxi noir qui vient la chercher. Elle hisse elle-même son caddie dans le coffre et grimpe à bord.
Pour elle, c'est devenu une habitude, elle fait usage de ce service "deux fois par semaine, pour les courses parce que je suis trop âgée pour conduire", explique-t-elle. Le Transport à la demande est sa seule option pour se déplacer. En route, nous passons chercher une autre usagère, Nicole, elle aussi d'un certain âge, qui utilise régulièrement ce service.
"Pour aller à l'hôpital, chez les médecins, parce que moi, je n'ai pas de permis déjà et puis mes enfants, ils ne peuvent pas m'emmener à chaque fois. Heureusement qu'il y a ça pour nous sortir un petit peu, nous les personnes âgées", lance-t-elle.
Le tarif est doux grâce aux subventions Communauté de Communes des Collines du Perche Normand, entre 1,50 € et 3€ pour se rendre jusqu'à un service de l'intercommunalité. 7 à 30€ au-delà, bien moins cher qu'un taxi classique.
Les usagers sont majoritairement des personnes âgées. Côté motifs, près d'un tiers des trajets sont liés à des rendez-vous médicaux suivis par les marchés. Mais les actifs l'utilisent aussi notamment pour rejoindre la gare. C'est à celle de Nogent-le-Rotrou que nous retrouvons Jeanne. Elle sort d'un TER en provenance de Paris. Sa voiture est en panne, sa maison isolée. Ce service, pour elle, est une aubaine.
"C'est vraiment chouette pour les habitants du coin d'avoir cette possibilité d'un taxi très peu cher. Je n'en prends pas beaucoup parce que d'habitude, j'ai ma voiture, mais là ça me dépanne super bien. Le seul truc, c'est qu'il faut l'anticiper. Il faut prévenir avant midi la veille, donc il faut être un peu organisé, mais c'est mon cas", explique-t-elle.
Tout cela n'est bien sûr possible que parce qu'elle est domiciliée dans les collines du Perche. La communauté de communes arrive à garantir ce service "difficilement", admet Amale El Khaledi, la vice-présidente de la communauté de communes en charge des mobilités.
"Je ne veux pas être le père Noël. C'est assez difficile parce qu'il y a un coût qui est là, 100.000 euros par an. Mais il est nécessaire pour notre population, avec une condition, c'est qu'il n'y ait pas d'abus. Parce qu'on ne pourra pas aller au-delà d'un certain montant budgétaire de toute façon", explique-t-elle.
Des abus comme des usagers qui posent un lapin ou mentent sur leur domiciliation. Mais plus globalement, les élus en viennent à espérer que le succès du transport à la demande ralentisse pour qu'il reste soutenable.
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