Discrimination à l'embauche : quand l'obésité freine l'accès à l'emploi
Le défenseur des droits et l'Organisation internationale du travail ont publié lundi 15 février une nouvelle étude sur la "perception des discriminations dans l'emploi". Les personnes obèses et en surpoids, principalement les femmes, subissent des discriminations au moment de l'embauche.

Les kilos en trop seraient un facteur de discrimination dans le monde du travail. C'est en tout cas ce que révèle un rapport du défenseur des droits et de l’Organisation internationale du travail (OIT), publié lundi 15 février. L'étude menée auprès de 1.000 demandeurs d'emploi âgés de 18 à 65 ans porte sur des expériences vécues.
Ce neuvième baromètre du défenseur des
droits et de l'OIT met en lumière la place de l'apparence physique et vestimentaire dans l'accès à l'emploi. Huit chômeurs sur dix pensent que leur
apparence physique a une influence sur le recruteur. Ils indiquent également qu’avoir une corpulence
ou un style vestimentaire "hors normes" constitue un inconvénient
pour être embauché.
Les femmes obèses seraient huit fois plus discriminées
Un tiers des demandeurs d'emploi interrogés estiment avoir été victime de discriminations. Le premier facteur de discrimination, selon les eux, reste l'âge. Le second serait l'apparence physique. Au total, 8% des chômeurs interrogés ont déclaré avoir été discriminés à l'embauche en raison de leur apparence physique ou vestimentaire. Les femmes seraient deux fois plus touchées que les hommes.
Les femmes obèses seraient huit fois plus discriminées en
raison de leur apparence physique, que les femmes ayant un indice de masse
corporelle dans la norme. Pour les hommes, c'est trois fois plus. Et les femmes
obèses ne sont pas les seules touchées. Les femmes en surpoids également. Elles
seraient quatre fois plus souvent discriminées à cause de leur apparence que
les femmes ayant un IMC "normal", tandis que chez les hommes, le
surpoids n'a pas d'effet spécifique. Le critère de l'apparence physique est un motif de
discrimination interdit par la loi française depuis 15 ans. Il reste cependant
très difficile à prouver.