À l'Ehpad des Clos des Tilleuls de Hazebrouck, une équipe de cinq jeunes âgés de 17 à 22 ans enfile blouse blanche et masque pour aller saluer les résidents. Ils participent avec le personnel aux animations ou vont simplement apporter de la compagnie et du soutien à ces personnes âgées. Avant de travailler dans l'établissement, ces nouveaux renforts ont été formés.
Camille, 22 ans, s'est engagée pour quelques mois de mission solidaire après ses études. "C'est un lien qui se crée tout doucement. On voit qu'on donne le sourire autant au personnel qu'aux résidents et on apporte un peu de fraicheur dans la maison de retraite", explique la jeune étudiante. De son côté, Jordan voit lui aussi ce contrat comme une manière de préparer utilement son avenir. "On a été super bien accueillis ! Ces personnes ont besoin d'avoir quelqu'un à qui parler, surtout en ce moment", estime le jeune homme.
"J'avais fait des études en communication et publicité, et j'ai décidé de faire un service civique pour prendre du temps pour me réorienter. C'est une formation qui permet d'apprendre comment aborder la parole avec les personnes âgées", poursuit-il.
Dans la grande salle de l'établissement, les résidents assistent avec joie à un concert d'accordéon et les jeunes assurent l'ambiance. Renée est ravie. "Ils nous rajeunissent, ça nous fait du bien et ça nous donne un sang neuf", se réjouit-elle, expliquant que c'est aussi une manière de lutter contre la solitude.
Une cinquantaine de jeunes ont été recrutés dans les Flandres pour cette mission entre octobre et juin. Ils touchent une petite rémunération de 580 euros par mois, mais ce n’est pas cela qui les motive. Emilie, restée faire un jeu avec une résidente, prend à cœur son activité.
"J'adore le contact et j'apprends la patience aussi. J'ai eu mon BTS en commerce en juin, mais j'étais un peu perdue donc j'ai eu envie de m'engager pour me rendre utile", explique la jeune femme. "On intervient aussi dans les écoles, les collèges et les lycées pour sensibiliser les jeunes à l'écologie", précise-t-elle.
"C'est une présence qui permet l'échange intergénérationnel et participe à la vie d'un établissement. Un Ehpad, c'est aussi 'un lieu de vie et d'envie', et ces jeunes sont là pour donner l'envie de vivre. Dans un contexte sanitaire complexe, les résidents voient à travers eux les petits-enfants qu'ils ne voient pas", développe de son côté Fatiha Mekibes, cadre de santé.
Avec la pandémie, l'association Uniscité a dû revoir son organisation mais elle ne manque pas de candidats, confirme Stéphanie Lefèvre, la responsable de l'antenne d'Hazebrouck. "Quasiment tous les jeunes voulaient venir ici à l'Ehpad pour se sentir utiles. Il y a beaucoup de demandes, des jeunes qui veulent aider les autres", explique-t-elle. Un projet qui "leur donne confiance pour la suite".
Au-delà des actions de solidarité, l'association aide aussi ses stagiaires à préparer leur avenir. Camille s'est ainsi trouvée une vocation : "On construit tout un lien avec les résidents : ce sont que des moments que je n'oublierai jamais. L'expérience m'a fait changer de voie professionnelle : cela m'encourage à devenir infirmière plus tard".
Même avec les gestes barrières, la bonne humeur et les sourires restent de mise dans cet Ehpad du Nord.