Pas un clapot, ni un brin de vent ne viennent perturber l'Estuaire de la Rance. Le soleil rasant se reflète sur une mer d'huile. Ces conditions idéales laissent entrevoir une excellente journée de pêche dès la mise à l'eau du bateau.
Tomy, l'un des deux associés à la tête de la petite entreprise de pêche LTJ2, règle ses bouteilles et se jette à l'eau. Avant cela, il enfile une combinaison étanche et une plaque de plomb pour descendre plus facilement et pêcher des coquilles Saint-Jacques.
A la barre du vieux zodiac bleu, rafistolé par de multiples rustines, il y a Laurent, marin-pêcheur et co-gérant. "Ce qu'on mange principalement c'est la Noix. Au début on a une impression de sucre, et puis après on a un petit goût de noisette, en même temps on a le sel tout au long de la mastication", explique-t-il.
La pêche en plongée, c'est une histoire de famille pour ce quinquagénaire. Avec son frère ils font partie des pionniers de cette pratique à Saint Malo. Lorsque l'activité s'est professionnalisée dans les années 2000, ce vétérinaire de métier a décidé de se lancer.
"On a réussi à tirer notre épingle du jeu en développant la pêche à la coquille qui représente aujourd'hui l'essentiel de notre activité. C'est une pêche qui se fait à la force de l'homme. Il n'y a pas de triche, ce n'est pas une pêche avec des apparaux de pêche comme des chaluts, des dragues ou des cannes", assure Laurent.
Après une heure sous l'eau, Tomy remonte à la surface avec un sac rempli de Saint-Jacques. "Il faut les mesurer afin de ne pas prendre les trop petites. On s'impose 11 centimètres minimum. Si les coquilles ne font pas cette taille, on les relâche. Comme ça on les laisse grandir et on est sûr de pouvoir les pêcher dans un ou deux ans", raconte le pêcheur.
Il y a un peu plus de 3 ans, Laurent envisageait d'arrêter la plongée et de délaisser la pêche à la main. Mais l'arrivée d'un jeune de 28 ans lui a donné envie de s'associer pour continuer à se jeter à l'eau.
Ce jeune, c'est Tomy. A la fin de ses études, ce fils de guide de pêche trouve un boulot chez lui à la Rochelle dans la myciculture (la culture et la récolte des moules). Mais lorsqu'il entend parler de ce métier qui allie pêche et plongée, ses deux passions, le Rochelais fonce et s'installe avec son épouse à Saint Malo.
"J'ai lâché tout ce que j'avais à La Rochelle parce que c'était un boulot révélation. On n’a pas d'impact sur les autres espèces qu'on croise en pêchant. Quand on ramasse des coquilles Saint-Jacques, on ne fait que ça, on ne bouge rien d'autre. Il n'y a pas de destruction accessoire du fond due à des engins trainants", argue-t-il.
Les coquilles sont chargées dans les camions, qui filent en direction de l'entrepôt. Les 5 salariés de la société, des jeunes pour la plupart, préparent les commandes. Malgré le confinement, les ventes se portent bien.
Ce métier a de l'avenir. Ces jeunes, qui passent près de cinq heures par jour dans des eaux parfois glaciales, sont des amoureux de la mer. Ils espèrent pouvoir plonger au fond de la Manche jusqu'à leurs vieux jours.
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