Confinement : "On a séquestré les personnes âgées", dénonce Marie de Hennezel
INVITÉE RTL - La psychologue, auteure de "L’Adieu interdit" (Plon), revient sur l'isolement imposé aux résidents des Ehpad lors du premier confinement en particulier. Une "vague psychiatrique" et des pertes d'autonomies pourraient être les conséquences, explique-t-elle.

Fallait-il interdire les visites en Ehpad lors du premier confinement ? Pas forcément, selon Marie de Hennezel. La psychologue a publié L'Adieu Interdit aux éditions Plon, livre dans lequel elle dénonce à plusieurs reprises les conditions "inhumaines" offertes aux personnes âgées pendant le confinement.
"Inhumain", c'est une expression entendue dans les témoignages d'infirmiers, détaille Marie de Hennezel, "ils ont été témoins de situations opposées à leurs valeurs de soin". La spécialiste de la fin de vie s'indigne que l'on ait, "du jour au lendemain, été obligé de séquestrer des personnes âgées" et regrette qu'on leur ait fait perdre "tout ce qui faisait leur goût de vivre".
Les conséquences pourraient être nombreuses, à en croire la psychologue. Pour les personnes âgées "fragilisées" par l'isolement et la solitude, une perte d'autonomie deviendrait davantage possible. Marie de Hennezel craint une augmentation de 30% de ce phénomène.
Les proches sortiraient, eux aussi affaiblis par un tel épisode. "Ils se sentent coupables", détaille la psychologue, de ne pas avoir pu aller au contact de proches avant, dans plusieurs cas, que ceux-ci ne meurent, "mes collègues sont débordés de personnes qui n'ont jamais consulté. Parmi elles, certaines avec des deuils impossibles à faire".