Les catholiques du monde entier sont en deuil. Le pape François a rendu son dernier souffle après une vie au service de Dieu. Le souverain pontife est décédé ce lundi 21 avril à l'âge de 88 ans, a annoncé le Vatican dans un communiqué. "Ce matin à 7h35, l'évêque de Rome, François, est revenu à la maison du Père", a confirmé le cardinal Farrell sur la chaîne Telegram de la cité divine. Affaibli par des problèmes de santé à répétition, il était apparu en fauteuil roulant la veille au balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome pour souhaiter "Joyeuses Pâques" aux fidèles quelques instants après avoir reçu le vice-président américain J.D. Vance.
Né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, en Argentine, d'un père italien du Piémont et d'une mère argentine, Jorge Bergoglio, de son vrai nom, avait eu "une révélation divine pour entrer dans les ordres" à l'âge de 17 ans. Quatre ans plus tard et son diplôme de technicien de chimie en poche, le jésuite était entré au séminaire pour devenir prêtre. Une voix qui l'a conduit, 55 ans plus tard, au Saint-Siège de l'Église catholique. Jorge Bergoglio était ainsi devenu, le 13 mars 2013, le 266e pape, chef de l'Église catholique romaine.
Héritant d'une Église en perte de vitesse, l'ancien archevêque de Buenos Aires l'a progressivement tournée vers le monde tout en défendant la doctrine catholique sur le mariage des prêtres, l'avortement ou l'homosexualité. Sévère critique du néolibéralisme, de l'impérialisme et de la confrontation militaire, le pape argentin a déplacé le curseur vers la justice sociale, l'écologie ou l'inlassable défense des migrants fuyant la guerre et la misère économique.
Premier souverain pontife sud-américain, il a régulièrement pourfendu les dérives autoritaires et les attaques contre l'Église, y compris sur son continent d'origine. Le pape François avait ainsi qualifié de "dictature grossière" le régime du président nicaraguayen Daniel Ortega. Depuis le début de la guerre en Ukraine, le chef de l'Église catholique avait également appelé à la paix à plusieurs reprises.
Cette décennie bergoglienne a aussi vu le développement du dialogue inter-religieux, notamment avec l'islam. "C'est un pape de ce temps. Il a su saisir les besoins d'aujourd'hui et les proposer à l'ensemble de l'Église universelle et c'est une belle intuition qu'il a eue, éclairé par l'esprit saint", avait confié à l'AFP Don Roberto, un prêtre venu au Vatican pour marquer les dix ans de pontificat de François. Ses efforts nourris pour se rapprocher de l'orthodoxie ont été rattrapés par l'actualité et la rencontre historique de 2016 avec le patriarche orthodoxe russe Kirill, soutien de Moscou, semble plus lointaine que jamais.
Surtout, face au drame de la pédocriminalité dans l'Église, l'un de ses plus douloureux défis, le pape François a levé le secret pontifical et obligé les religieux à signaler les cas à leur hiérarchie.
François fut aussi durement critiqué par une opposition conservatrice pour son supposé manque d'orthodoxie et une gouvernance jugée autoritaire. En témoignent les levées de boucliers suscitées par certaines décisions, comme l'ouverture des bénédictions de couples de même sexe fin 2023, ou la restriction des célébrations de la messe en latin. Ces critiques furent aussi alimentées par l'ombre de Benoît XVI, qui a résidé au Vatican jusqu'à sa mort fin 2022, nourrissant la saga des "deux papes". La "guerre civile" au sein de l'Eglise a atteint des sommets avec les diatribes de certains cardinaux, notamment avant le Synode sur l'avenir de l'Eglise fin 2023. Le style détonant de François, qui a préféré un sobre deux-pièces de 70m² aux ors du palais apostolique, lui a aussi valu d'être accusé de désacraliser à l'excès la fonction.
Le pape François devait en parallèle conjuguer avec une santé chancelante depuis plusieurs années. Problèmes de hanche, douleurs au genou, opérations, infections respiratoires: le pape, qui se déplaçait en fauteuil roulant, affichait une santé déclinante et avait frôlé la mort à deux reprises au cours de son hospitalisation de 38 jours à l'hôpital Gemelli, dont il était sorti le 23 mars dernier, après avoir été hospitalisé pendant 38 jours pour une pneumonie bilatérale, sa quatrième et plus longue hospitalisation depuis le début du pontificat en 2013. Malgré sa rééducation et les avertissements des médecins, il avait tenu à continuer à travailler et à maintenir un rythme effréné.
À l'âge de 21 ans, François était déjà passé près de la mort à cause d'une pleurésie, selon son biographe Austen Ivereigh, et il avait subi l'ablation partielle d'un de ses poumons en octobre 1957. Il a, en outre, souffert de "calculs biliaires" et a eu en 2004 un problème de cœur "temporaire" dû à un léger rétrécissement d'une artère, d'après son biographe.
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