Les VTC et les taxis seront dans la rue à partir mardi 10 juin dans le but de mener des opérations escargots dans plusieurs villes du pays. Pour comprendre les revendications des uns et des autres alors que la cohabitation VTC-taxi est de plus en plus tendue, RTL est allé à leur rencontre du côté de Toulouse.
Stéphane Abeilhou, chauffeur de taxi, transporte des clients de tous horizons depuis plus de 40 ans au volant de sa berline suédoise rouge. Un métier exigeant et passionnant.
"Il faut vraiment l'avoir dans les tripes pour le supporter. Parce qu'en fait, c'est un métier où il faut faire aux alentours de 70 heures de travail par semaine. La vie de famille, elle en prend un coup. Moi, je sais que je n'ai pas vu mes enfants grandir. C'est à mon grand regret, mais c'est l'histoire qui est ainsi faite. Ce qui nous sauve, c'est qu'on peut faire beaucoup d'heures. Et c'est pour cela qu'on arrive à avoir un salaire décent, à peu près 2.000 euros par mois", explique-t-il.
L'arrivée des plateformes a totalement bouleversé son métier. Les taxis paient une licence pour travailler et elle peut parfois atteindre plusieurs centaines de milliers d'euros dans les grandes villes. "Il y a une disparité totale parce que pour être chauffeur de VTC et puis exercer dans l'immédiat, il suffit de s'acquitter d'une petite redevance en préfecture qui est autour d'une centaine d'euros et ça crée automatiquement une concurrence déloyale", estime-t-il.
Pour diversifier leur activité, les taxis se tournent vers le transport de patients. Pour certains chauffeurs, cela représente plus de 90% de leur chiffre d'affaires aujourd'hui. Alors, ils s'opposent à la baisse du tarif du kilomètre. Une baisse décidée dans la nouvelle convention du transport sanitaire.
Les taxis ont de plus en plus de mal à faire face à la concurrence des chauffeurs VTC qui sont près de 50.000 aujourd'hui dans le pays. Alexandre Dandana est chauffeur VTC depuis seulement deux ans à Toulouse. Une reconversion professionnelle pour ce passionné d'automobile. "Il y a des mois, à mes débuts, je ne me payais pas. J'ai pris le choix de développer ma clientèle. Ça veut dire qu'à ce jour, je suis à peu près à 20-30% de mon chiffre qui est fait chez Uber. Tout le reste, c'est la clientèle privée", explique-t-il.
Travailler pour des entreprises privées, des hôtels, lui a permis d'augmenter ses revenus. Pour lui, les VTC et les taxis sont complémentaires. "Ce qu'on oublie beaucoup, c'est que le chauffeur VTC est venu dans un marché qui n'était plus du tout travaillé par le taxi, par exemple les discothèques", rappelle-t-il. Quand Alexandre a beaucoup de demandes de transport de clients, il lui arrive de les diriger vers des chauffeurs de taxi. Il regrette donc les tensions entre les deux professions.
Quand on voit les altercations physiques qui ont eu lieu, il y a un mois, devant l'aéroport de Toulouse entre chauffeur de taxi et chauffeur VTC, on peut penser que ces deux professions sont irréconciliables. Le premier qui a payé une licence pour stationner reproche au second de racoler, c'est-à-dire d'attendre illégalement les clients sur le parking. Mais selon Alexandre, le chauffeur de VTC, et Stéphane, le chauffeur de taxi, tous deux représentants syndicaux, des solutions existent.
"On aimerait être plus en accord avec les taxis pour trouver des compromis, pour dire d'imposer aux plateformes un minimum au kilomètre et à l'heure et ne plus être déloyale vis à vie des taxis", explique Alexandre. "Beaucoup de VTC sont victimes d'un système, disons stop aux plateformes, stop aux agissements de ces plateformes qui sont dans la totale illégalité. Ils préfèrent même payer des amendes plutôt que d'être en conformité avec la loi", regrette Stéphane.
En Haute-Garonne, il y a 800 taxis et 2.600 VTC et ça ne cesse d'augmenter. Les syndicats VTC demandent donc notamment un moratoire sur l'accès à leur profession afin de faire un état des lieux.
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